ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les récits de la naissance de Jésus





Lecture du récit de Luc :

Marie gardait ces paroles dans son cœur


Sommaire

GENÈSE ET MÉTHODE D’APPROCHE DES RÉCITS

LECTURE DU RÉCIT DE MATTHIEU

LECTURE DU RÉCIT DE LUC
L’annonce faite à Marie
La visite à Élisabeth
Le recensement
Couché dans une crèche
Les bergers
Le nom de Jésus
La purification
Un homme appelé Syméon
Le signe de la contradiction
L’épée
Anne la prophétesse
Marie gardait ces paroles
- Introduction
- Le récit de l’annonciation
- Marie, vierge idéale
- Le cœur de Marie
- La référence à Jacob

CONCLUSION



. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

   Dans le récit de Luc, Marie nous apparaît toujours dans un état d’émerveillement. Elle est moins surprise de ce qui se passe autour d’elle que des paroles que les différents personnages l’approchant prononcent à son sujet. Et cependant, sa grossesse relève bien du prodigieux, elle est actrice d’un drame dont elle ignore le sens. Lorsque Luc affirme qu’elle « gardait ces paroles » (Lc 2:19), il veut mettre en relief la primauté de la parole sur le fait, et d’autre part que Marie est le premier témoin de la parole, dont elle porte le signe. On devrait aussi conclure que Luc n’a pu connaître ces paroles et ces faits qu’en les puisant dans les souvenirs de Marie, qui deviendrait son premier informateur. Ainsi son évangile serait-il la mise en écrit d’un récit oral autobiographique de Marie.

   Tout cela cependant n’est qu’une fiction littéraire, puisque notre analyse a montré qu’aucune parole ne fut annoncée à Marie lorsqu’elle « fut trouvée enceinte » (Mt 1:18). S’il y a eu une vierge-mère à laquelle les anges ont parlé, elle n’a pu exister qu’au niveau de la seule parole. C’est la vierge-mère que l’Église a fait surgir de la prophétie d’Isaïe, afin qu’elle existe dans le contexte de son discours messianique sur Jésus. Ainsi cette Marie qui garde la parole est celle-là même que la parole a produite. Qu’est Marie, sinon un personnage destiné à « garder », par sa représentation et son action, la parole que l’Église a prononcé sur Jésus ? N’est-elle pas l’incarnation de cette parole au niveau de l’image ?
   L’étonnement de Marie n’a donc d’autre fonction que de marquer une distance entre le personnage et le discours qui le produit, afin de faire croire à la réalité mondaine de l’événement. En fait, cet événement n’a de réalité qu’au niveau du dire. C’est donc par ce biais que je chercherai à comprendre l’affirmation de Luc, en n’y voyant que le processus d’une parole qui crée son personnage dans le but d’être portée et gardée par lui. Sans doute la parole fut-elle adressée à Marie, qui l’écouta et la garda, mais au niveau de l’imagination créatrice du croire.



1982




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