ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les récits de la naissance de Jésus





Lecture du récit de Luc :

Le signe de la contradiction


Sommaire

GENÈSE ET MÉTHODE D’APPROCHE DES RÉCITS

LECTURE DU RÉCIT DE MATTHIEU

LECTURE DU RÉCIT DE LUC
L’annonce faite à Marie
La visite à Élisabeth
Le recensement
Couché dans une crèche
Les bergers
Le nom de Jésus
La purification
Un homme appelé Syméon
Le signe de la contradiction
- Introduction
- Jésus, couché et déposé
- Caractéristiques du signe
- Du signe au signifié
L’épée
Anne la prophétesse
Marie gardait ces paroles

CONCLUSION



. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

   Dans la Genèse, les patriarches – Abraham, Isaac et Jacob, pour ne nommer que les trois premiers – réunissaient leurs enfants autour d’eux pour les « bénir » avant de mourir. C’était une coutume et un rite aussi sacré que le mariage. La génération ne suffisait pas, à elle seule, pour rendre effectifs les droits d’héritage, mais il fallait qu’elle soit confirmée par la volonté du père. La réunion des enfants autour du père mourant représentait ainsi un véritable sacrement, où le fait de la génération prenait validité et sens par la parole témoignée par la mort du père. Les hommes meurent, mais la parole de Dieu sur la race est éternelle.

   Puisque Syméon n’est que la personnification de l’ancien testament face au nouveau – du temps de la promesse et de l’attente face à l’événement – il convient qu’avant de mourir il bénisse l’enfant qu’il porte dans ses bras. Sa bénédiction (eulogia) doit, comme celle des patriarches, inscrire la vie de l’enfant dans la perspective de la parole de Dieu. Elle revêt donc le caractère de prophétie, qui dévoile la destinée de l’enfant par-delà les faits. Ce oracle a aussi la fonction de relier les récits de la naissance à l’évangile, dans le cadre d’une unité de sens. « Voici, celui-ci gît pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, signe controversé… afin que les pensées du cœur de plusieurs soient révélées » (Lc 2:34-35).

   Le verbe « gît » désigne de façon directe la posture de l’enfant, que Syméon porte dans ses bras cependant qu’il parle. Mais ce même verbe (keistai) est employé pour la déposition de Jésus dans le tombeau ainsi que, dans les récits de la naissance, pour la crèche. Ainsi le geste de Syméon est-il symbolique, représentant à la fois la naissance et la mort de Jésus.
   Dans le graphisme de cette représentation, Jésus apparaît à la fois comme un enfant « couché » et comme un mort « déposé » dans le tombeau. Les deux images s’unissent et se confondent dans un jeu de miroir cauchemardesque : un enfant emmaillotté qui apparaît comme un mort ligoté, un mort dans un cercueil qui se ferait voir comme un enfant dans un berceau. Il s’agit donc d’un geste sacramentel, dont l’oracle de Syméon entend révéler le mystère.



1982




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tj22090 : 08/12/2018