ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Sur les bords du Jourdain

(Mc 1:1-13)




Le procès d’excommunication :

le procès



Sommaire
Prologue

La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie

Procès d’excommunication
- Introduction
- Le procès
  . La nature du procès
  . La procédure
- L’accusation
- La condamnation
- L’arbitrage du Baptiste
- Résumé

Le délire et le désert
Des événements au texte



. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

La procédure


   On peut reconstituer la procédure à partir de la rencontre des trois instances du jugement : les responsables du sanhédrin, le peuple et le Baptiste.
   Les premiers se seraient portés accusateurs, conformément à leur rôle et aussi, en partie, à leur mandat. D’ailleurs les évangiles les présentent toujours dans cette fonction d’investigateurs, d’interrogateurs en vue d’une accusation(1).
   Le peuple, lui, ne pouvait agir que comme juge, comme il avait coutume de le faire et comme il l’a fait, selon les évangiles, vis-à-vis de Jésus chaque fois qu’à ses yeux il avait suscité un scandale par son comportement ou sa parole.

   Jean ne pouvait jouer qu’un rôle d’arbitre et de juge suprême : son autorité en tant que prophète et homme de Dieu lui conférait une place particulière, point de jonction entre l’autorité des hommes et celle de Dieu. Cela se laisse entrevoir au travers du rôle que, selon l’anti-texte, Jean joue dans la théophanie du jugement. Il est en effet le prophète qui voit la manifestation de Dieu, autrement dit qui interprète le comportement de Jésus et celui des accusateurs à la lumière de la parole de Dieu. C’est lui qui saisit, au-delà des faits humains, l’accomplissement d’un événement de Dieu. Ce rôle correspond tout à fait à celui que Daniel joue dans le récit où il interprète le rêve de Nabuchodonosor ; seulement il interprète une vision qui est celle du roi, tandis que Jean interprète un fait par une vision qui est la sienne propre. Ce schéma littéraire trouve une correspondance adéquate au niveau référentiel si l’on suppose que Jean a été effectivement l’arbitre de ce jugement, l’instance par laquelle la sentence prononcée par le peuple prend valeur de jugement de Dieu(2).

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(1) La fonction d’investigation judiciaire des pharisiens et des scribes est mise en évidence par Marc et Matthieu, lorsqu’ils affirment qu’ils interrogeaient Jésus pour le « tenter » (peirazein), ce qui veut dire qu’ils cherchaient à le prendre en faute pour l’accuser (Mc 8:11 ; 10:2 ; 12:4 ; Mt 16:1 ; 19:3).   Retour au texte

(2) L’exercice de la justice restait lié à la fonction du prophète. À l’origine, les juges étaient à la fois des chefs et des prophètes. Ils exerçaient la justice parce que Dieu était avec eux (Jg 2:18). L’instauration de la royauté marqua une rupture entre la fonction de juge et le charisme prophétique. La justice revenait à l’autorité établie par l’onction donnée par le prophète. À celui-ci ne restait que d’annoncer le jugement de Dieu contre les rois qui avaient transgressé la justice : Samuel contre Saül (1 S 16) ; Nathan contre David (2 S 1) ; Élie contre Achab (1 R 18:21) et Achazia (2 R 1:16). C’est pourquoi le prophète jouait un rôle d’arbitre. Jésus lui-même fut appelé à être juge (Jn 8:1-11).   Retour au texte




1984




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u1112000 : 29/04/2018