ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


L’écriture  des  évangiles




Refoulement et sublimation du Jésus de l’histoire :

Jésus, selon les premiers textes




Sommaire

Introduction

La foi en Jésus-Christ

Mort et résurrection

Refoulement et sublimation de Jésus
- La tradition apostolique
- Premiers textes sur
   Jésus

   . Paroles
   . Visions
   . Miracles, prodiges et
     signes

- La théologie
   paulinienne
- Refoulement du Jésus
   historique

Tournant historique de l’Église

Naissance de l’anti évangile

De l’Évangile aux évangiles

Structure de l’anti évangile

Structure des évangiles

Le Jésus de l’histoire

Genre littéraire et genre référentiel



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Le recueil des miracles, des prodiges
et des signes


   Au sujet du troisième recueil, nous sommes clairement renseignés par le discours de Pierre rapporté par les Actes : « Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par des miracles (dunameis), des prodiges (terasi) et des signes (semeiois), qu’il a opérés par lui au milieu de vous » (Ac 2:22).

   Il s’agirait donc d’un recueil dont le contenu serait les actes de Jésus. Les trois mots – miracles, prodiges et signes – ne désignent pas des actions différentes mais le caractère spécifique des mêmes actes, dans la mesure où ils auraient été étonnants et prodigieux, leur efficacité relevant de la puissance divine, et chargés d’une signification prophétique et messianique. Il apparaîtrait ainsi que Jésus a effectivement opéré l’ensemble de ces prodiges, puisque le discours de Pierre prend ses auditeurs à témoins par son affirmation « comme vous le savez vous-même ».
   Qu’on ne se méprenne pas, cependant, quant à l’authenticité historique de ce recueil car, si Dieu avait effectivement rendu témoignage à Jésus par ces actes, « l’indiquant », le manifestant comme prophète et Christ, pourquoi le peuple et les disciples eux-mêmes n’ont-ils pas cru ? Ces mêmes mots ne désignent-ils pas plutôt les actions de Jésus telles qu’elles sont apparues après qu’on ait « su » qu’il était le Christ ? Désignent-ils cet homme qu’était Jésus, ou « l’homme de Dieu » que la foi en son messianisme obligeait à reconnaître en lui ?

   Le fait est que ce recueil a eu son origine, comme les autres, dans la foi en la résurrection de Jésus, car se constituant en même temps que la christologie. Il s’agit d’une interprétation de Jésus parallèle à l’interprétation des Écritures, dans le même but de connaître le Christ. Ces miracles, prodiges et signes ne sont donc pas propres à Jésus mais au Christ ou, si l’on veut, reviennent à Jésus dans la mesure où ils sont au Christ. Le niveau de cette appartenance n’est pas le processus des faits mais celui de l’interprétation théologique des faits visant à la reconnaissance de Jésus comme Christ. Ils font alors partie d’une narration hagiographique (voir plus loin) et non historiographique.

   Dans toute civilisation religieuse existent des modèles types de « l’homme de Dieu » – l’homme qui devient instrument de l’action miraculeuse de Dieu – qui sont des schémas à la fois gnoséologiques et pratiques, aptes à faire vivre selon l’idéal de l’homme de Dieu, ou à le faire connaître et à le représenter.

   En ce qui concerne les apôtres, ils trouvaient leur modèle dans les grands personnages bibliques, qui étaient censés être des « figures » du Christ. En même temps qu’ils puisaient dans les Écritures pour définir la christologie, ils se référaient à ces représentations pour encadrer, figurer et donner sens et dimension messianique aux actes de Jésus. Leur discours sur le Christ était, par une représentation correspondante de la personne christique de Jésus, fait à l’image de ces grandes figures bibliques.
   Cependant les mêmes prodiges se laissent classer dans le cadre de la division du triple pouvoir royal, prophétique et sacerdotal, ou selon l’efficacité de la puissance divine contre les forces adverses. En ce qui concerne cette dernière classification, on notera que Jésus opère des prodiges pour prouver son autorité sur la tradition, ou pour dominer les forces de la nature, s’opposer au pouvoir des démons, régler l’ordre de génération et de vie, résister aux causes du mal physique, vaincre la mort.

   Ainsi Jésus accomplit-il ce qu’il doit opérer selon le schéma préétabli de la personnalité christique des Écritures.



c 1980




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