ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


L’écriture  des  évangiles




Le tournant historique de l’Église :

La crise de civilisation




Sommaire

Introduction

La foi en Jésus-Christ

Mort et résurrection

Refoulement et sublimation de Jésus

Tournant historique de l’Église
- Crise de civilisation
   . La crise romaine
   . La tragédie juive
   . La crise de l’Église
- La destruction du
   temple
- Du kérygmatique au
   narratif

Naissance de l’anti évangile

De l’Évangile aux évangiles

Structure de l’anti évangile

Structure des évangiles

Le Jésus de l’histoire

Genre littéraire et genre référentiel



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

La crise de l’Église


   L’Église fut traversée, elle aussi, par une crise profonde. Celle-ci venait d’abord de la visée eschatologique qui l’avait caractérisée dès ses origines. Le Christ devait se manifester à la fin de la génération apostolique et les signes qui devaient annoncer cette venue étaient déjà apparus : l’Évangile avait été annoncé dans l’oikumène de l’empire, l’Église avait été persécutée aussi bien par les juifs que par l’empire, l’ordre de l’univers chancelait à cause des guerres, de la famine et du processus d’autodestruction des puissances. L’Église ne pouvait pas ne pas reconnaître dans la conduite de Néron et dans sa mort le signe du jugement de Dieu.

   Mais l’apparition du Christ semblait s’éloigner dans le temps, alors que l’Église avait besoin de certitudes, en raison justement de son expansion qui exigeait une organisation, une attitude éthique et une réponse à donner aux interrogations angoissées des peuples.

   De surcroit, une lutte théologique l’avait divisée intérieurement, portant atteinte à son unité. Elle remontait au conflit qui avait opposé judaïsants et grecs, et qui avait conduit à l’institution des « diacres », et elle s’était développée à la suite de la prédication de Paul et de la conversion des païens.
   Entre les responsables de la communauté de Jérusalem et Paul, on parvint à une rupture qui pouvait se révéler tragique. Les premiers n’empêchèrent pas, et probablement permirent même que l’apôtre des gentils soit poursuivi, épié, mis en échec dans son œuvre d’évangélisation, pour l’isoler et le discréditer. Paul, qui s’était toujours montré respectueux de ceux qu’il estimait être « les colonnes de l’Église », se détacha d’eux, les accusant d’être de « faux apôtres ». Quant aux communautés de base, elles restèrent silencieuses en attendant que la solution vienne d’en haut.
   L’enjeu de cette controverse et de cette rupture n’était pas mince : il s’agissait de savoir si la foi devait être conditionnée par la loi, ou si elle impliquait une liberté et une nouveauté qui vidaient de toute valeur la tradition judaïque et la loi elle-même (voir l'étude antérieure ici et ).

   Dans ce contexte, la chrétienté dût porter sur la guerre de Judée une attention toute spéciale : était-elle destinée à devenir signe de la venue du Christ ? Aboutirait-elle au triomphe du parti judaïsant, ou de celui de l’autonomie et de la liberté de l’Évangile ?



c 1980




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tg04130 : 01/03/2021