ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les poèmes d’amour
de  Dante  Alighieri




Lamentations sur la maladie de Béatrice :

maladie




Rime LXXI

  – Voi, donne, che pietoso atto mostrate,
chi è esta donna che giace sì venta ?
sarebbe quella ch’è nel mio cor penta ?

deh, s’ella è dessa, più non mel celate.

  Ben ha le sue sembianze sì cambiate
e la figura sua mi par sì spenta,
ch’al mio parere ella non rappresenta
quell ache fa parer l’altre beate. –

  – Se nostra donna conoscer non poi,
ch’è sì conquisa, non mi par gran fatto,
però chel quel medesmo avvenne a noi.

  Ma se tu mirerai il gentil atto
De li occhi suoi, conosceraila poi :
Non pianger più, tu se’ già tutto sfatto. –

  Vous, femmes, ayant l’âme apitoyée,
Qui est la dame qui gît, si atteinte ?
Serait-ce celle qui est en mon cœur
peinte ?        
Si c’est elle, ne me soit pas cachée.

  Son apparence a tellement changée
Et sa figure me paraît si éteinte
Qu’à mon avis elle n’a pas l’empreinte
De celle en qui toute femme est louée.

  Si tu ne peux notre femme connaître
Ainsi conquise, n’est pas tout à fait
Grave : de même a dû à nous paraître.

  Mais si tu mires le gentil trait
De ses yeux, tu devras la reconnaître :
Ne pleure plus, tu es déjà défait.


Sommaire
Avertissement au lecteur
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Premiers vers

Introduction

Aux fidèles d’Amour

Les soixante belles de Florence

Béatrice, dame du secret d’Amour

La dame gentille

Béatrice refuse de saluer Dante

De l’amour à la louange

Lamentations sur la maladie de Béatrice
- Les soucis de Dante
- Les pleurs de Béatrice
- Dante pleure la maladie
   de Béatrice

- Amour mélancolique
- Le délire de Dante

Mort et glorification

La dame gentille

La Pargoletta

Le refus de la dame gentille

La dame-pierre



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   Si Amour avait pleuré par les larmes de Béatrice la mort de son père, il devait aussi pleurer par les larmes de Dante la mort de Béatrice elle-même. Pour celle-ci, la mort de son père fut le prélude à sa propre mort, elle tomba malade. Dante ne pouvait plus voir ses yeux, même s’il avait déjà renoncé à ses regards. Il savait qu’elle était alitée, atteinte d’une grave maladie qui la défigurait.

   Le sonnet prend sa source dans ce changement. La disparition de la beauté de son visage met en doute son identité, et Dante questionne les dames : il n’est pas possible que la dame en laquelle toute femme se reconnaît comme dame ne soit plus le miroir de la beauté, la personne malade n’est pas Béatrice !
   Si, c’est Béatrice, répondent les femmes. Qu’il ne puisse pas reconnaître la forme de son visage n’a pas d’importance, car ses yeux gardent toute leur grâce et leur splendeur, et ils suffisent pour la faire reconnaître. Ces yeux, véhicules de la beauté céleste parmi les hommes, ne sont pas ternes, ils brillent toujours : la femme malade est bien Béatrice, celle qui rend les autres bienheureux. Étrange sort que celui du poète : ces yeux qui, jusqu’à ce moment, lui donnaient la mort le font revivre dans sa mort à elle, ils lui permettent de la reconnaître comme une lueur qui s’envole vers l’horizon.



c 1977




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th07030 : 16/05/2021