ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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La dame-pierre :Amour, puisqu’il convient |
Rime CXVI |
Amor, da che convien pur ch’io mi doglia perché la gente m’oda, e mostri me d’ogni vertute spento, dammi savere a pianger come voglia, sì che ’l duol che si snoda portin le mie parole com’io ’l sento. Tu vo’ ch’io muoia, e io ne son contento : ma chi mi scuserà, s’io non so dire ciò che mi fai sentire ? chi crederà ch’io sia omai sì colto? E se mi dai parlar quanto tormento, fa, signor mio, che innanzi al mio morire questa rea per me nol possa udire ; ché, se intendesse ciò che dentro ascolto, pietà faria men bello il suo bel volto. Io non posso fuggir, ch’ella non vegan ne l’imagine mia, se non come il pensier che la vi mena. L’anima folle, che al suo mal s’ingegna, com’ella è bella e ria così dipinge, e forma la sua pena : poi la riguarda, e quando ella è ben piena del gran disio che de li occhi le tira, incontro a sé s’adira, c’ha fatto il foco ond’ella trista incende. Quale argomento di ragion raffrena, ove tanta tempesta in me si gira ? L’angoscia, che non cape dentro, spira fuor de la bocca sì ch’ella s’intende, e anche a li occhi lor merito rende. La nimica figura, che rimane vittoriosa e fera e signoreggia la vertù che vole, vaga di se medesma andar mi fane colà dov’ella è vera, come simile a simil correr soler. Ben conosco che va la neve al sole, ma più non posso : fo come colui che, nel podere altrui, va co’ suoi piedi al loco ov’egli è morto. Quando son presso, parmi udir parole dicer « Vie via vedrai morir costui ! ». Allor mi volgo per veder a cui mi raccomandi; e ’ntanto sono scorto da li occhi che m’ancidono a gran torto. Qual io divegno si feruto, Amore, sailo tu, e non io, che rimani a veder me sanza vita ; e se l’anima torna poscia al core, ignoranza ed oblio stato è con lei, mentre ch’ella è partita. Com’io risurgo, e miro la ferita che mi disfece quand’io fui percosso, confortar non mi posso sì ch’io non triemi tutto di paura. E mostra poi la faccia scolorita qual fu quel trono che mi giunse a dosso ; che se con dolce riso è stato mosso, lunga fiata poi rimane oscura, perché lo spirto non si rassicura. Così m’hai concio, Amor, in mezzo l’alpi, ne la valle del fiume lungo il qual sempre sopra me se’ forte: qui vivo e morto, como vuoi, mi palpi, merzé del fiero lume che sfolgorando fa via a la morte. Lasso ! non donne qui, non genti accorte veggio, a cui mi lamenti del mio male : se a costei non ne cale, non spero mai d’altrui aver soccorso. E questa sbandeggiata di tua corte, signor, non cura colpo di tuo strale : fatto ha d’orgoglio al petto schermo tale, ch’ogni saetta lì spunta suo corso; per che l’armato cor da nulla è morso. O montanina mia canzon, tu vai: forse vedrai Fiorenza, la mia terra, che fuor di sé mi serra, vota d’amore e nuda di pietate ; se dentro v’entri, va dicendo : « Omai non vi può far lo mio fattor più guerra : là ond’io vegno una catena il serra tal, che se piega vostra crudeltate, non ha di ritornar qui libertate ». |
Amour, puisqu’il convient que je me plaigne
Pour que le monde entendeEt je me montre en vertu indolent, Fais que je pleure puisque tu me dédaignes Pour que partout ma parole répande La douleur telle que mon âme ressent. Que je meure, tu veux, j’en suis content : M’excuse-t-on si je ne sais pas dire Ce que tu me fais sentir ? Qui croira que je suis si envoûté ? Si tu me donnes autant de talent Que de tourments, fais qu’avant de mourir La fille infâme ne me puisse ouïr. Si elle pouvait entendre mes mots, Pité rendrait son visage moins beau. Je ne peux pas m’enfuir car elle vient En mon image, Aussitôt la pensée dedans la mène. Mon âme folle, qui au mal d’elle tient, Telle qu’elle est sauvage La peint, fondant ainsi sa propre peine. Après la mire, et lorsqu’elle est bien pleine Du grand désir qui des beaux yeux la tire, Contre elle-même monte en ire Par le feu qui tristement l’incendie. Y a-t-il force de raison qui freine Quand si grande tempête en moi empire ? L’angoisse, qui ne peut se retenir, spire Hors de la bouche, elle s’entend Et à ses yeux leur mérite rend. La figure ennemie qui bien demeure Victorieuse et fière Et maîtrise la vertu qu’elle veut, D’elle-même éprise, pour aller me leurre Là où elle est véritière, Comme semblable au semblable se meut. Comme neige au soleil je m’émeus, Mais plus ne peux : je fais comme celui Qui, en domaine d’autrui, Va de ses pieds au lieu où il est mort. Il me paraît entendre, quand je peux Être plus près : « Va, va, qu’il meure, lui », Et je me tourne, recherchant à qui Demander aide et réconfort Des yeux perçants qui me tuent à tort. Combien, blessé, je suis dans la douleur, Tu le sais, Amour, toi Qui me mires alors que je suis sans vie ; Et bien que l’âme retourne à mon cœur, Oublieuse de soi Et ignare elle était quand fut partie. En m’élevant je pense à la furie Qui me défit quand je fus si frappé, Loin d’être consolé Je tremble tant de peur et me torture. Ma face sans couleurs et affadie Montre la foudre qui m’a ébranlé Et quoiqu’alors un rire ait éclaté, Elle reste longtemps toujours obscure Car l’esprit n’a pas qui le rassure. Tu m’as ainsi réduit entre les Alpes, Dans la vallée du fleuve Où toi, Amour, a été sur moi très fort : Vivant ou mort comme tu veux me palpes, Grâce à la lueur neuve Qui, fulgurante, me pousse vers la mort. Hélas ! non femmes ici, ni gens accorts Ne vois, pour se lamenter de mes maux. Si à celle-ci ne chaut Je n’attends d’autrui aucun secours. Cette bannie des cours, et non à tort, N’a pas souci, Seigneur, des javelots : L’orgueil la protège des assauts Pour que la flèche subisse un détour, Ainsi son cœur les attaques n’encourt. Chanson montagnarde tu t’en vas. Peut-être verras-tu ma belle terre, Florence, qui hors d’elle-même me serre, Aussi vide d’amour que nue de pitié. Si tu y entres, dis : « Fermez ce pas, Car mon auteur ne peut faire guerre : Là d’où je viens une chaîne le serre, Même si vous a quittés la cruauté, De retourner il n’a plus liberté. |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille La Pargoletta Le refus de la dame gentille La dame-pierre - Amour, puisqu'il convient - Au point du zodiaque - Au petit jour - Amour, tu vois très bien - Je veux être âpre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th12010 : 28/05/2021 |