ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Judas




Introduction




5- Les évangiles, entre raison et foi



PROLOGUE

INTRODUCTION
- La narration des évangiles
- Documents d’histoire ?
- Processus phénoméno-
  logique de la foi

- Jésus comme Christ
- Les évangiles entre raison
  et foi

  - Contexte historique
  - Une narration historique
  - Trois images de Jésus
  - Le genre littéraire des
    évangiles
- Les évangiles comme
  anti-histoire

- Fois
- Approche historique de
  Jésus

- Recherche historique sur
  Judas


REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVAN­GI­LES

DU JUDAS DE L’HIS­TOIRE AU JUDAS DES RÉCITS

ÉPILOGUE

ANNEXES


. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Contexte historique des évangiles


   Dans la seconde moitié du premier siècle, au moment où les évangiles ont été écrits, la foi en Jésus-Christ était fort répandue dans l’empire en de nombreuses Églises, suffisamment structurées pour prétendre à l’hégémonie culturelle et religieuse. Jésus-Christ était adoré comme le Fils de Dieu, en conflit avec les dieux des « cultes à mystères » comme avec celui d’Auguste, dont le culte avait été institué par l’empereur lui-même, pour fonder son autorité sur celle de César, qui était supposé « Fils de Dieu », élevé au ciel lors de sa mort.

   Au commencement, les croyants appelaient Jésus-Christ le « Seigneur », sans l’opposer directement à César, car son règne n’était pas de ce monde. Monté au ciel, il devait revenir sur terre pour appeler les morts à la résurrection, juger les vivants et les morts, et créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. On croyait sa venue imminente.
   Mais très tôt, du vivant même de Paul, il s’opéra un renversement dans la foi : Jésus-Christ ne viendrait qu’à la fin de l’histoire, et il donnerait des signes qu’il était le Seigneur du monde. L’horizon de l’histoire s’ouvrait donc et les croyants en attendaient les signes, qui se présentèrent dans une chaîne d’événements : l’incendie de Rome, la mort tragique de Néron, dernier rejeton de la dynastie césarienne, enfin, la guerre des Juifs, aboutissant à la destruction du Temple. Ces événements marquèrent ainsi la fin du pouvoir divin des Césars et celle du peuple juif en tant que nation.

   Informé par l’historien Josèphe, Vespasien, le nouvel empereur, eut conscience d’être le « Sauveur », annoncé par les prophètes. Les chrétiens ne s’en offusquèrent pas, convaincus que le Christ l’avait investi de ce pouvoir et que la « maison des Césars » se convertirait.

   Les évangiles naissent dans ce contexte. Tant qu’on crut à l’imminence de la venue de Jésus-Christ, il suffisait de l’annoncer en parole et d’en célébrer le mystère. Mais à partir du moment où Jésus-Christ avait donné lui-même le signe qu’il était Seigneur dans le monde comme au ciel, il devenait indispensable de proclamer ses lois et de faire connaître ses origines, sa vie et sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel, ainsi que son pouvoir sur la terre. Désormais, le pouvoir céleste de l’empire était ôté à César pour être attribué à Jésus-Christ. Objet de la prédication de l’Évangile et de la foi, (Kerugme), Jésus-Christ devenait aussi objet d’histoire.



juillet 1987




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t602510 : 06/11/2017