ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Judas




Introduction




5- Les évangiles, entre raison et foi



PROLOGUE

INTRODUCTION
- La narration des évangiles
- Documents d’histoire ?
- Processus phénoméno-
  logique de la foi

- Jésus comme Christ
- Les évangiles entre raison
  et foi

  - Contexte historique
  - Une narration historique
  - Trois images de Jésus
  - Le genre littéraire des
    évangiles

- Les évangiles comme
  anti-histoire

- Fois
- Approche historique de
  Jésus

- Recherche historique sur
  Judas


REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVAN­GI­LES

DU JUDAS DE L’HIS­TOIRE AU JUDAS DES RÉCITS

ÉPILOGUE

ANNEXES


. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Le genre littéraire des évangiles :
une histoire théologique


   Cette dernière analyse du texte m’oblige à reconsidérer la critique, faite au second paragraphe de cette introduction, à propos du prologue de l’évangile de Luc. Il semblerait que l’évangéliste n’ait pas confondu le témoignage historique et la confession de foi, mais qu’il les ait combinés par une méthode historique propre au caractère surnaturel de son objet.
   En effet, pour parler de Jésus-Christ à la fois homme et dieu, Luc ne pouvait s’en tenir à son expérience vécue, mais il devait l’interpréter selon la parole des Écritures. Sa méthode serait alors historique, référée à un « étant » connaissable par la « parole de Dieu », par la foi plus que par la raison. C’est à dire une « histoire théologique ».

   Ma critique avait pour origine l’exigence propre à toute histoire de se fonder sur des témoignages certains et conformes à la perception des faits. Mais elle a mis en évidence que les évangiles se fondent sur des témoignages qui ne rapportent pas des faits, mais leur signification propre à un système de foi.
   On objectera que cette critique ne tient pas compte du fait que les témoins oculaires se trouvaient en présence d’événements qu’ils considéraient comme surnaturels, dont l’essence ne pouvait être appréhendée que par la parole de Dieu. Disons qu’ils se sont adressés aux Écritures par une nécessité « épistémologique » du fait.
   Comment les disciples purent-ils percevoir que Jésus était un être surnaturel, sinon par la foi, qui classe les phénomènes en naturels et surnaturels ? Ainsi, les apôtres reconnurent que Jésus était un être surnaturel, en le considérant selon les catégories de la foi et non celles de la raison pure. Ce regard les situait hors du fait historique de Jésus, qu’ils considéraient comme une parole de Dieu inscrite dans la chair d’un homme. Ils en recherchèrent le sens dans les Écritures, qui étaient pour eux comme une « sémantique » du langage de Dieu, et ils comprirent alors que Jésus était le Christ. Cette correspondance entre l’écrit et le fait a revêtu pour eux la valeur d’une preuve qui, par la parole certifie le fait, et par le fait donne à la parole la certitude d’un témoignage véridique.

   Les évangiles ont été écrits sur ce modèle. En effet, Jésus a été conçu comme un Fils de Dieu selon les Écritures de même que, sur leur témoignage, il naquit à Bethléem. Sur la parole des Écritures, il chasse les démons, guérit les malades et ressuscite les morts ; par elles il meurt pour racheter les hommes du péché. Enfin, sur la parole des Écritures, les Écrivains peuvent assurer le lecteur que Jésus est ressuscité des morts et qu’il vit dans sa gloire. Il s’agit donc d’une histoire qui n’est pas « rationnelle » mais « théologique », parce qu’elle se fonde non sur le témoignage des hommes mais sur celui de Dieu.



juillet 1987




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t602540 : 06/11/2017