ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
Introduction |
6- Les évangiles comme anti-histoire |
PROLOGUE INTRODUCTION - La narration des évangiles - Documents d’histoire ? - Processus phénoméno- logique de la foi - Jésus comme Christ - Les évangiles entre raison et foi - Les évangiles comme anti-histoire - Jésus - Les Écritures - Le Christ - Le jugement : Jésus est le Christ - Fois - Approche historique de Jésus - Recherche historique sur Judas REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Les ÉcrituresPuisque les évangélistes ont évacué l’aspect concret de Jésus pour le définir par « le Christ des Écritures », on pourrait penser qu’ils avaient découvert en elles le Christ. Il n’en est rien. En effet, si l’on se reporte au sens littéral et historique des Écritures, on ne découvre pas le « Christ », du moins dans la personnalité affirmée dans les évangiles, mais soit des affirmations en forme d’oracles qui demeurent équivoques, soit des personnages historiques. Les oracles manifestent l’annonce « prophétique » de la naissance d’un enfant, « l’Emmanuel », né d’une vierge enceinte, ou la venue du Seigneur pour purifier le Temple, ou encore pour instaurer un règne de paix et de justice. Or ces affirmations se réfèrent le plus souvent à des événements historiques déjà accomplis, ou abstraits de leur contexte historique, seulement envisagés comme des éventualités ou des expressions symboliques. C’est ainsi que des personnages réels, comme Moïse, Élie, David, etc. sont considérés par les croyants comme des « figures » du Christ. Or les évangélistes ont interprété ces textes de manière allégorique. Les annonces du Christ ont été précisées pour être appliquées à Jésus. Les personnages ont été retirés de leur contexte historique pour être formalisés, afin de recevoir l’image du Christ. En d’autres termes, ils ont retenu d’eux les exploits les plus marquants, afin que le Christ soit personnalisé en eux. Ils ont donc opéré sur les textes bibliques le processus réalisé par la suite sur Jésus, refoulant son sens historique pour le rendre accessible au contenu christique. Le mot employé d’« allégorie » précise qu’il ne s’agit pas d’une dialectique de pensée, mais d’une forme rhétorique de représentation. Selon les théologiens, les textes des Écritures auraient un double sens, historique et allégorique, qui seraient tous les deux inhérents aux textes et visés par les auteurs, ce qui est faux, car il s’agit d’une conviction de foi, qui présuppose que les Écritures sont une parole de Dieu. Objectivement, les récits des Écritures, comme tout autre récit, ne sont allégoriques que s’ils le sont dans la forme de leur discours. Il convient donc de distinguer entre sens allégorique d’un récit et interprétation allégorique. Ce second aspect ne repose pas sur la lecture du discours selon la sémantique de sa langue, mais implique la transposition du discours dans une autre langue, où sa parole devient le signifiant d’un autre signifié. Il s’agit d’une formalisation du discours qui le vide de son sens pour qu’il reprenne sens dans un autre système sémantique. L’allégorie cache un piège. Un texte est lu selon son sens propre, mais il est compris en un sens diffèrent. Il ne s’agit du même discours qu’apparemment : sa lecture est aliénante. |
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t602620 : 14/11/2017