Sommaire
Parole de Dieu et recherche historique
Méthode d’approche référentielle
Discours religieux et analyse référentielle
- Introduction
- Croire
- Dieu
- Manifestations de Dieu
- Les évangiles
. Parole de Dieu
. Structure du discours
- Introduction
- Les trois fonctions
- Lecture et analyse
- Problème référentiel
- L’expérience de foi
- La structure
. Le contexte
. Analyse : Marc 6:1-6
- Les apories
- La méthode
Croire et penser
Esquisse d’un portrait de Jésus
Les évangiles, tombeau de Jésus
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La structure du discours : le contexte
Étant donné que les évangiles ont été écrits dans la foi et pour une connaissance de foi, ils doivent traduire dans le langage des mots une signification saisie par un langage de Dieu.
Les évangélistes veulent mener le lecteur à croire que Jésus est le Christ, ce qui implique un jugement de foi ; ils invitent les lecteurs à refaire leur jugement de foi : avant Jésus, il y avait le Christ, personnage de foi issu du courant messianique juif d’après l’occupation grecque, influencé par le zarathoustrisme. Le Christ est un étant de foi, un personnage divin – ange, législateur – qui doit accomplir pour le peuple les promesses de Dieu à Abraham et aussi accomplir la finalité de la création de l’homme par la résurrection. Les juifs croyaient que le Christ allait venir incognito, mais qu’il donnerait des signes de reconnaissance.
Pour que Jésus soit reconnu comme Christ, il a donc dû présenter des signes de reconnaissance. Quels sont ces signes, d’après les évangiles ?
Les miracles opérés par Jésus, mais les juifs lui avaient demandé des signes suffisants, « venant du ciel », c’est-à-dire non ambigus contrairement aux guérisons et aux exorcismes. Quant au miracle de la résurrection, l’analyse de Bultmann nous contraint à y voir des récits construits sur les exemples de la forme du miracle. Jésus n’a pas donné de « signe venant du ciel ».
Jésus aurait prononcé des prophéties à son égard et à celui du Christ : il serait l’accomplissement de toutes les prophéties messianiques comme de l’histoire du peuple juif. L’analyse de ces « prophéties » montre qu’elles n’en sont pas ; il s’agit seulement de l’usage de traductions au lieu du texte originel, d’adaptation de textes ou de passages, de similitudes de faits retirés de leur contexte. Il ne s’agit pas de prophéties, mais de paroles de la Bible employées comme des signes, d’un langage surajouté à celui des discours. Pour obtenir un passage messianique, les évangélistes interprètent les Écritures par l’allégorie : les personnages bibliques – Abraham, Moïse, David, Joseph, Samuel, etc. – deviennent des figures du Christ ; des oracles concernant l’histoire du peuple sont ôtés de leur contexte historique pour être considérés comme des images du Christ.
L’affinité de la vie de Jésus avec le Christ des Écritures n’est que verbale et extérieure. Mais la vie de Jésus elle-même a été formalisée en signe. On l’a souvent ôtée de son contexte, en y considérant des points, des analogies, des affinités, des coïncidences souvent verbales. Après avoir transformé Jésus en signe du Christ des Écritures (signifié), on a conclu que Jésus était le Christ.
Les évangiles sont la traduction en discours de la signification trouvée dans les deux langages : celui, allégorique, des Écritures, et celui de la vie de Jésus, en considérant l’un comme signifié et l’autre comme signifiant du langage de Dieu. Dieu a parlé par l’allégorie des Écritures, et aussi par l’allégorie de la vie de Jésus.
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