ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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Béatrice refuse de saluer Dante :amoureuse errance |
Vita nuova XIII |
Tutti li miei penser parlan d’Amore ; e hanno in lor sì gran varietate, ch’altro mi fa voler sua potestate, altro folle ragiona il suo valore, altro sperando m’apporta dolzore, altro pianger mi fa spesse fiate ; e sol s’accordano in cherer pietate, tremando di paura che è nel core. Ond’io non so da qual matera prenda ; e vorrei dire, e non so ch’io mi dica : così mi trovo in amorosa erranza ! E se con tutti voi fare accordanza, convenemi chiamar la mia nemica, madonna la Pietà, che mi difenda. |
D’Amour me parlent les pensées en chœur
Et ont une si grande variétéQue l’une impose son autorité, L’autre, folle, célèbre sa valeur ; L’une me donne en espérant douceur, L’autre me fait pleurer par cruauté, Et sont d’accord pour demander pitié, Tremblent de peur, qui vient du fond du cœur.
Je ne sais pas quelle matière prendre : Voulant parler, je ne sais pas que dire Et je me trouve en amoureuse errance. Je ne parviens à une concordance Qu’en appelant dame Pitié, la pire Ennemie, pour que vienne me défendre. |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante - L’errance amoureuse - Les excuses à Béatrice - Béatrice se moque - Le conseil d’Amour - Dante juge Béatrice - L’espoir De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille La Pargoletta Le refus de la dame gentille La dame-pierre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Dans sa première partie, ce sonnet nous parle de la contradiction des sentiments d’amour, dans la seconde des retombées de cette contradiction dans le cœur du poète. Selon le récit de la Vita Nuova, nous savons que Dante l’a composé après le refus de Béatrice de le saluer. Le poète se trouve dans une crise, à laquelle l’expression poétique d’« amoureuse errance » ne parvient pas à enlever toute l’âpreté. En effet, il aime Béatrice mais en est refusé, ce qui fait qu’il l’aime d’autant plus intensément. Aimant Béatrice, il donne aussi son cœur à la dame gentille, mais rejeté par elle il lui reste attaché, tout en recherchant la consolation chez une autre. Quand, dans l’enfer, il cherchera une peine pour condamner les pécheurs d’amour, il la trouvera dans le tourbillon, l’image de la contradiction des passions d’amour. Mais pour le moment il n’est pas en enfer, même s’il se sent au seuil de la mort, car si, comme troubadour, il a conscience d’avoir vu Amour et s’être engagé à son service, il ne connaît pas encore la femme par laquelle Amour gouverne. Or la femme « porte Amour dans ses yeux », mais non dans son cœur, et le poète se trouve dans la condition d’aimer sans être aimé, mais aussi d’être rejeté et méprisé par elle. S’il y a encore des femmes pour lui, c’est en-deçà de la courtoisie. Que peut-il faire ? Se défendre ? Peut-il trouver des raisons contre une femme qui, par-delà les accusations, le rejette parce qu’il l’aime ? Il comprend qu’il ne peut rien faire d’autre que de se présenter comme misérable et d’invoquer la pitié, l’ennemie de la courtoisie. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th05010 : 05/05/2021 |