ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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Béatrice refuse de saluer Dante :fuis, si ne veux périr |
Vita nuova XV |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante - L’errance amoureuse - Les excuses à Béatrice - Béatrice se moque - Le conseil d’Amour - Dante juge Béatrice - L’espoir De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille La Pargoletta Le refus de la dame gentille La dame-pierre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Ce deuxième sonnet est sur le même argument, toujours à l’adresse de Béatrice. À travers elle, Dante veut aussi atteindre les autres dames du gab. Il veut faire comprendre ce qui s’est vraiment passé en cette occasion : le fait qu’il n’a pas supporté le regard de Béatrice, son tremblement et son égarement sont des phénomènes dont il a toujours souffert en sa présence. Toutes les fois qu’il a cherché à s’approcher d’elle, Amour lui a dit « fuis si tu ne veux pas périr » ; en effet, son visage devenait pâle et un tremblement le saisissait, comme l’écho d’une voix : « qu’il meure ! » Oui, voir les yeux de la « belle de joie » est une expérience de mort. Cette femme qui aurait dû l’amener à la béatitude le conduit à la mort : « Par celle meurt qui a nom Béatrice » avait-il dit dans la chanson Le douloureux amour. Pourquoi donc l’accuser de ne pas aimer, alors qu’il aime Béatrice jusqu’à en recevoir la mort ? Mais qui le mène à la mort ? Amour ? Non, puisqu’il l’exhorte à fuir Béatrice. C’est donc elle qui la lui donne par son regard. Une fille bourgeoise ne pouvait pas accepter, ni même comprendre, la relation d’amour courtois. Béatrice s’y était abandonnée en croyant qu’il s’agissait d’un amour qui aboutirait au mariage mais, une fois comprise son erreur, elle a haï l’amour courtois comme un péché et n’a cherché à regarder Dante que pour l’éloigner d’elle. Son regard n’était qu’une flèche de mort, d’où la peur, le désarroi, la lutte entre l’attrait et la fuite dans l’âme du poète. La première partie du sonnet est donc tragique, et la seconde ne l’est pas moins. Dante y vise les autres, ceux qui n’ont pas apprécié le gab mais ne se sont pas émus au point de consoler le poète. Lui qui avait peur de se confier à la Pitié, l’ennemie des amoureux, ne trouve maintenant aucun homme qui ait pitié de lui. Le gab a tué la pitié dans le cœur des amis, des « fidèles d’Amour ». Le tragique apparaît surtout dans les deux derniers vers, dans lesquels la Pitié crie en se retirant de la vue morte des yeux : ils désirent la mort parce que le regard de Béatrice s’est retiré d’eux et qu’ils resteront toujours sans la lumière qui venait d’elle. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th05040 : 05/05/2021 |