ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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Béatrice refuse de saluer Dante :le jugement sur Béatrice |
Rime LXVII |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante - L’errance amoureuse - Les excuses à Béatrice - Béatrice se moque - Le conseil d’Amour - Dante juge Béatrice - L’espoir De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille La Pargoletta Le refus de la dame gentille La dame-pierre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Jusqu’alors abasourdi par le comportement de Béatrice, Dante se lamentait sans accuser. Dans cette chanson son attitude change. Il parvient à jeter un regard critique sur leur expérience d’amour depuis la première rencontre et découvre qu’elle est coupable. Jugé, rejeté et condamné à être méprisé par les femmes, il se dresse en homme pour juger Béatrice devant les femmes qu’il appelle à une nouvelle cour d’amour. C’est pourquoi, dans la sixième strophe, il révèle que, dans tout ce qu’il a dit, il parlait des femmes gentilles ; c’est à partir de ce moment que, dans les autres chansons, il s’adresse toujours aux femmes, qui deviennent ses interlocutrices. Ces poèmes sont des péroraisons, dans une cour d’amour dont les femmes sont le jury. Je dis que le poète jette un regard sur toute son expérience d’amour parce qu’il remonte au-delà de la première rencontre pour nous dire que lui-même, encore bébé, avait subi une crise. Peut-être que les phénomènes de tremblement, de suggestion, d’égarement, dont il était pris à sa vue avaient leur origine dans un complexe psychique. Béatrice était donc inscrite dans son âme dès son enfance, presque par constitution naturelle. Mais une fois qu’il avait vu sa beauté et qu’elle s’était aperçue qu’elle le dominait, elle s’était évanouie de sa vue pour ne rester que par son image : elle s’était enfuie avec les enseignes d’amour avec lesquelles elle était apparue, et depuis qu’elle avait ri de lui en se moquant de lui avec les autres femmes, cette image s’était installée dans son âme, encore plus belle qu’auparavant, non pas pour l’aimer mais pour rire de lui, de son égarement affectif, de ses tremblements, de sa confusion, de sa condition d’amoureux conquis à jamais par sa beauté. Elle n’avait jamais eu pitié. L’accusation est forte, mais c’est avec la même force que Dante lui pardonne devant ces mêmes femmes en face desquelles elle l’avait rejeté en le bernant. Peut-être que, dans la Divine Comédie, il se fait juger par Béatrice pour se racheter du jugement porté dans cette chanson, qu’il n’avait d’ailleurs pas insérée dans la Vita nuova. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th05050 : 05/05/21 |