ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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La dame gentille :vous qui mouvez |
Rime LXXIX Convivio Trattato secondo |
Voi che ’ntendendo il terzo ciel movete, udite il ragionar ch’è nel mio core, ch’io nol so dire altrui, sì mi par novo. El ciel che segue lo vostro valore, gentili creature che voi sete, mi tragge ne lo stato ov’io mi trovo. Onde ’l parlar de la vita ch’io provo, par che si drizzi degnamente a vui : però vi priege che lo mi ’ntendiate. Io vi dirò del cor la novitate, come l’anima trista piange in lui, e come un spirto contra lei favella, che vien pe’ raggi de la vostra stella. Suol esser vita de lo cor dolente un suave penser, che se ne gia molte fiate a’ pie’ del nostro Sire, ove una donna glorir vedia, di cui parlava me sì dolcemente che l’anima dicea : « Io men vo’ gire ». Or apparisce chi lo fa fuggire e segnoreggia me di tal virtute, che ’l cor ne trema che di fuori appare. Questi mi face una donna guardare, e dice : « Chi veder vuol la salute, faccia che li occhi d’esta donna miri, sed e’ non teme angoscia di sospiri ». Trova contrar tal che lo distrugge l’umil pensero, che parlar mi sole d’un’angela che ’n cielo è coronata. L’anima piange, sì ancor len dole, e dice : « Oh lassa a me, come si fugge questo piatoso che m’ha consolata ! ». De li occhi miei dice questa affannata : « Qual ora fu, che tal donna li vide ! e perché non credeano a me di lei ? » Io dicea : « Ben ne li occhi di costei de’ star colui che le mie pari ancide ! E non mi valse ch’io ne fossi accorta che non mirasser tal, ch’io ne son morta ». « Tu non se’ morta, ma se’ ismarrita, anima nostra, che sì ti lamenti », dice uno spiritel d’amor gentile ; « ché quella bella donna, che tu senti, ha trasmutata in tanto la tua vita, che n’hai paura, si se’ fatta vile ! Mira quant’ell’è pietosa e umile, saggia e cortese ne la sua grandezza, e pensa di chiamarla donna, omai ! Ché se tu non t’inganni, tu vedrai di sì alti miracoli adornezza, che tu dirai : ‘Amor, segnor verace, ecco l’ancella tua ; fa che ti piace’ ». Canzone, io credo che sarrano radi color che tua ragione intendan bene, tanto la parli faticosa e forte. Onde, se per ventura elli addivene che tu dinanzi da persone vadi che non ti paian d’essa bene accorte, allor ti priego che ti riconforte, dicendo lor, diletta mia novella : « Ponete mente almen com’io son bella ! » |
Vous qui mouvez le troisième des cieux En entendant, écoutez de mon cœur La nouveauté qu’à dire je m’éprouve. Le ciel qui suit toujours votre valeur, Gentilles créatures de mes yeux, M’attire dans l’état où je me trouve : Dès lors parler de la vie que j’éprouve Je ne pourrai qu’à vous très dignement : Cherchez à me comprendre, je vous prie. Je vous dirai la nouveauté de vie : Mon âme est triste et pleure constamment, Mais un esprit venant de votre étoile À lui s’oppose, aussitôt se dévoile. D’habitude la vie du cœur dolent Était un doux penser qui s’en allait Très souvent jusqu’aux pieds de notre Sire, Où une femme dans la gloire voyait, De laquelle me parlait si doucement Que mon âme disait : elle m’attire. Or, il y a celui qui la déchire, Car me subjugue tant de sa vertu Que je tremble en mon cœur et m’enflamme.
Celui-ci veut que je mire une femme,Disant : « Qui veut retrouver son salut Que les beaux yeux de cette femme mire, Si l’angoisse ne craint quand il soupire. Or cette voix, en s’opposant détruit L’humble pensée qui me parlait souvent D’une dame-ange au ciel couronnée. Mon âme pleure encor cruellement Et dit : « Hélas comme de moi s’enfuit Ce sentiment qui m’a tant consolé. » À mes yeux elle dit, toute essoufflée : « À quelle heure cette femme ont-ils vue ? Pourquoi n’ont-ils pas cru, quand je parlais « Surement, disais-je, aux yeux d’icelle Demeure celui qui mes pairs tue ; À rien valut que je me fis très fort Pour qu’ils ne la mirent, j’en serais mort. » « Tu n’es pas morte, mais tu t’es enfuie, Ô âme, à nous aux si tristes accents. Un amoureux esprit dit, tout gentil : « Car cette belle dame que tu sens A tellement transfiguré ta vie Que tu as peur, ton cœur devenant vil. Mire son sentiment, vers tous civil, Qu’elle est sage, courtoise en sa grandeur ! Et désormais dame l’appellera, Si tu n’erres, certes tu la verras D’un si haut miracle adornée Que tu diras : « Amour, Seigneur parfait, De ta servante fais ce qu’il te plait." Chanson, je crois qu’ils seront assez rares Ceux qui entendent ta raison sans peine, Car en parlant tu es hardie et forte. C’est pourquoi, si le hasard t’amène À ce qu’au milieu de personnes t’égares Qui ne paraissent pas sur elle accortes, Je t’exhorte à ce que tu te réconfortes En leur disant, ô bien-aimée nouvelle : « Faites attention, car je suis très belle. » |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille - Dame m’est apparue - Mes yeux virent - Les pleurs amers - Traits de pitié - Pensée gentille - Vous qui mouvez La Pargoletta Le refus de la dame gentille La dame-pierre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th09060 : 21/05/2021 |