– I’ mi son pargoletta bella e nova,
che son venuta per mostrare altrui
de la belleze del loco ond’io fui.
I’ fui del cielo, e tornerovvi ancora
per dar de la mia luce altrui diletto;
e chi mi vede e non se ne innamora
d’amor non averà mai intelletto,
ché non mi fu in piacer alcun disdetto
quando natura mi chiese a colui
che volle, donne, accompagnarmi a vui.
Ciascuna stella ne li occhi mi piove
del lume suo e de la sua vertute ;
le mie bellezze sono al mundo nove,
però che di là su mi son venute :
le quai non posson esser canosciute
se non da canoscenza d’omo in cui
Amor si metta per piacer altrui. –
Queste parole si leggon nel viso
d’un’angioletta che ci è apparita :
e io che per veder lei mirai fiso,
ne sono a rischio di perder la vita ;
però ch’io ricevetti tal ferita
da un ch’io vidi dentro a li occhi sui,
ch’i’ vo’ piangendo e non m’acchetai pui.
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– Je suis petite enfant belle et nouvelle,
Je viens sur terre révéler à autrui
Les belles choses du lieu où je suis.
Je fus au ciel, y retournerai encore
Donner de ma splendeur réjouissance,
Et qui me voit et d’amour ne m’honore
D’amour n’aura jamais l’intelligence,
Car rien ne fut refusé à ma vaillance
Quand la nature osa me demander
Qui voulut, dames, à vous m’accompagner.
De chaque étoile sur mes yeux ruisselle
Flux de lumière et vertus inconnues ;
Au monde mes beautés sont très nouvelles,
Car, de là-haut, sur terre non venues :
Elles ne peuvent être reconnues
Sinon par connaissance de celui
En qui Amour vient par plaisir d’autrui. –
Ces paroles j’ai lues sur le visage
D’une angelette qui m’est apparue ;
De bien la voir et hors de tout ombrage
Je risque bien de perdre ma vue,
Car j’ai reçu blessure si aigüe
De ce que vis au-dedans de ses yeux,
Que vais pleurant dans tous les lieux.
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