ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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La Pargoletta :je sens d’Amour une telle puissance |
Rime XCI |
Io sento sì d’Amor la gran possanza, ch’io non posso durare lungamente a soffrire, ond’io mi doglio ; però che ’l suo valor si pur avanza, e ’l mio sento mancare si ch’io son meno ognora ch’io non voglio. Non dico ch’Amor faccia più ch’io voglio, ché, se facesse quanto il voler chiede, quella vertù che natura mi diede nol sosterria, però ch’ella è finita : ma questo è quello ond’io prendo cordoglio,
che a la voglia il poder non terrà fede ;e si di buon voler nasce merzede, io l’addimando per aver più vita da li occhi che nel lor bello splendore portan conforto ovunque io sento amore. Entrano i raggi di questi occhi belli ne’ miei innamorati, e portan dolce ovunque io sento amaro ; e sanno lo cammin, sì come quelli che già vi son passati, e sanno il loco dove Amor lasciaro, quando per li occhi miei dentro il menaro : per che merzé, volgendosi, a me fanno, e di colei cui son procaccian danno celandosi da me, poi tanto l’amo che sol per lei servir mi tegno caro. E’ miei pensier, che pur d’amor si fanno, come a lor segno, al suo servigio vanno : per che l’adoperar sì forte bramo, che s’io ’l credesse far fuggendo lei, lieve saria; ma so ch’io ne morrei. Ben è verace amor quell che m’ha preso, e ben mi stringe forte, quand’io farei quel ch’io dico per lui ; ché nullo amore è di cotanto peso, quanto è quel che la morte face piacer, per ben servire altrui. E io ’n cotal voler fermato fui sì tosto come il gran disio ch’io sento fu nato per vertù del piacimento che nel bel viso d’ogni bel s’accoglie. Io son servente, e quando penso a cui, qual ch’ella sia, di tutto son contento, ché l’uom può ben servir contra talento ; e se merzé giovanezza mi soglie, io spero tempo che più ragion prenda, pur che la vita tanto si difenda. Quand’io penso un gentil disio, ch’è nato del gran disio ch’io porto, ch’a ben far tira tutto il mio podere, parmi esser di merzede oltrapagato; e anche più ch’a torto mi par di servidor nome tenere : cosi dinanzi a li occhi del piacere si fa ’l servir merzé d’altrui bontate. Ma poi ch’io mi ristringo a veritate, convien che tal disio servigio conti ; però che s’io procaccio di valere, non penso tanto a mia proprietate quanto a colei che m’ha in sua podestate, ché ’l fo perché sua cosa in pregio monti ; e io son tutto suo ; così mi tegno, ch’Amor di tanto onor m’ha fatto degno. Altri ch’Amor non mi potea far tale, ch’eo fosse degnamente cosa di quella che non s’innamora, ma stassi come donna a cui non cale de l’amorosa mente che sanza lei non può passare un’ora. Io non la vidi tante volte ancora ch’io non trovasse in lei nova bellezza ; onde Amor cresce in me la sua grandezza tanto quanto il piacer novo s’aggiugne. Ond’elli avven che tanto fo dimora in uno stato e tanto Amor m’avvezza con un martiro e con una dolcezza, quanto è quel tempo che spesso mi pugne, che dura da ch’io perdo la sua vista in fino al tempo ch’ella si racquista. Canzon mia bella, se tu mi somigli, tu non sarai sdegnosa tanto quanto a la tua bontà s’avvene ; però ti prego che tu t’assottigli, dolce mia amorosa, in prender modo e via che ti stea bene. Se cavalier t’invita o ti ritene, imprima che nel su opiacer ti metta, espia, se far lo puoi, de la sua setta, se vuoi saver qual è la sua persona ; ché ’l buon col buon sempre camera tene. Ma elli avvera che spesso altrui si getta in compagnia che non è che disdetta di mala fama ch’altri di lui suona : con rei non star né a cerchio né ad arte, ché non fu mai saver tener lor parte. Canzone, a’ tre men rei di nostra terra te n’anderai prima che vadi altrove : li due saluta, e ’l terzo vo’ che prove di trarlo fuor di mala setta in pria. Digli che ’l buon col buon non prende guerra,
prima che co’ malvagi vincer prove ;digli ch’è folle chi non si rimove per tema di vergogna da follia ; che que’ la teme c’ha del mal paura, perché, fuggendo l’un, l’altro assicura. |
Je sens d’Amour une telle puissance Que je ne peux rester Plus longtemps à souffrir et je me plains, Car je vois bien que sa valeur avance, Et que la mienne va à manquer : De mon état normal me trouve lointain. Je ne prie pas qu’Amour donne sans frais, Car s’il faisait ce que demande, Cette vertu que nature me mande Ne la supporterais, étant finie. Mais en ceci je trouve du chagrin Qu’au vouloir le pouvoir ne corresponde. Mais si convient que par grâce il réponde, Je ne demande alors pour plus de vie À ces yeux qui, jetant splendeur autour, Portent confort là où je sens Amour. Tous les rayons jaillissent de ses yeux Sur les miens d’amour épris Portant le doux où se trouve l’amer ; Ils savent le chemin, comme étant ceux Qui avaient en passant appris Le beau lieu où vite Amour laissèrent Quand par les miens en mon cœur le menèrent.
En se tournant vers moi grâce me font,En se cachant à moi dommage ils sont À cette fille que j’aime ardemment Et que servir pour moi est très cher. Et mes pensées qui bien d’amour se font À son service comme à leur but vont. Faire cela je désire ardemment : Il me serait aisé, si je voulais, De m’enfuir, mais je sais que j’en mourrais.
C’est vrai amour, celui qui m’a tant pris, Et il m’étreint très fort Encore si je faisais ce que pour lui Je dis. Aucun amour n’a plus de prix Que celui qui nous fait plaire la mort Pour que parfaitement on serve autrui. Mais je n’ai pas cette dame fui Parce qu’un grand désir soudainement A jailli en vertu de l’agrément D’un visage rassemblant toute beauté. Je suis servant et sans autre appui, Quelle que soit dame, je suis content. Car l’homme peut servir contre talent Et si jeunesse m’ôte la pitié J’espère que le temps raison me rende Pour que ma vie beaucoup mieux se défende.
Quand je pense au gentil désir qu’est né Du grand désir que je porte Et qui tout mon pouvoir tire à bien agir, Je me sens être de pitié comblé Plus que le juste comporte Mon nom de serviteur à tort tenir. Je sers devant les beaux yeux du plaisir Et aussi grâce à d’autrui bonté. Mais si je cherche seul la vérité, Il faut que le désir service affronte. Si je cherche à valoir et à grandir Je pense moins à ma personnalité Qu’à celle qui m’a sous sa dignité, Car j’œuvre pour que son honneur remonte.
Je suis à elle, ainsi je m’aligne,Car Amour m’a de cet honneur fait digne. Amour, lui seul, pouvait me rendre tel, Si lié dignement À celle qui ne s’éprend pas de moi, Femme qui s’offre comme fut de gel À l’amoureux ardent Qui, privé d’elle, ne peut rester coi. Depuis que je la vis, je suis en émoi, Trouvant en elle nouvelle splendeur Dès lors qu’Amour augmente sa grandeur, Autant nouveau plaisir en moi croit. Aussi, tant je demeure par la foi En un état, et tant Amour mon cœur Dispose par martyre et par douceur, Autant dure le temps qui me point, Du moment où je perds sa belle vue Jusqu’au moment où elle est revenue. Belle chanson, si tu vas à ma guise, Ne sois pas dédaigneuse Autant qu’à ta bonté il te convient. Mais je te prie que bientôt tu t’avises, Ô ma douce amoureuse, De prendre cette voie qui mieux convient. Si chevalier t’invite ou te retient, Vois bien quelle opinion l'affecte, Recherche, si tu peux, savoir sa secte Si tu veux en connaître la personne : Toujours le bon avec le bon se tient. Mais souvent il se passe que sélecte Compagnie il recherche, indirecte Réponse à renommée qui sur lui sonne. Fuis les méchants et leurs cercles : en art Il ne faut pas avec eux prendre part. Chanson, aux trois moins méchants sur Iras, avant que les autres tu trouves : Salue les deux, et le troisième prouve À le tirer de male compagnie. Le bon contre le bon ne fait pas guerre Avant qu’à vaincre les méchants se prouve. Dis-lui qu’est fou celui qui ne réprouve, Par crainte de la honte, sa folie ; Car seul la craint, qui le mal endure, Et, en fuyant l’un, de l’autre s’assure. |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille La Pargoletta - Je suis petite enfant - Si jeune et belle - Qui fixera sans craindre - Je sens d’Amour - Amour, qui ta vertu Le refus de la dame gentille La dame-pierre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th10040 : 22/05/2021 |