ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les poèmes d’amour
de  Dante  Alighieri




La fin de la poésie d’amour :

vous qui savez d’Amour parler




Rime LXXX

  Voi che savete ragionar d’Amore,
udite la ballata mia pietosa,
che parla d’una donna disdegnosa,
la qual m’ha tolto il cor per suo valore.

  Tanto disdegna qualcunque la mira,
che fa chinare gli occhi di paura,
però che intorno a’ suoi sempre si gira
d’ogni crudelitate una pintura ;
ma dentro portant la dolze figura
ch’a l’anima gentil fa dir : « Merzede ! »,
sì vertuosa, che qando si vede,
trae li sospiri altrui fora del core.

  Per ch’ella dica : « Io non sarò umile
verso d’alcun che ne li occhi mi guardi,
ch’io ci porto entro quel segnor gentile
che m’ha fatto sentir de li suoi dardi ».

E certo i’ credo che così li guardi
per vederli per sé quando le piace,
a quella guise retta donna face
quando si mira per volere onore.

  Io non ispero che mai per pietate
degnasse di guardare un poco altrui,
così è fera donna in sua bieltate
quest ache sente Amor negli occhi sui.
Ma quanto vuol nasconda e guardi lui,
ch’io non veggia talor tanta salute ;
però che i miei disiri avran vertute
contra ’l disdegno che mi dà tremore.

  Vous qui savez d’Amour parler au cœur,
Écoutez ma ballade affectueuse
Qui parle de la femme dédaigneuse
Qui a ôté mon cœur par sa valeur.

  Elle dédaigne celui qui la mire
Jusqu’à ce qu’il baisse les yeux à mesure,
Alors que sa cruauté toujours s’étire
Autour des siens en forme de peinture.
Mais ils portent une douce figure
Qui fait à l’âme s’exclamer : « Pitié ! »
Si vertueuse et sans inimitié
Qu’en autrui tire les soupirs du cœur.

  « Je ne serai, dit-elle, point docile
Envers celui qui mes yeux regarde
Car le Seigneur que j’ai n’est pas facile,
Lui qui d’amour le cœur toujours me
darde. »     
Dès lors je peux penser qu’elle les garde
Pour qu’elle-même se mire s’il lui plait,
Comme la femme d’habitude fait
Lorsqu’elle se regarde par honneur.

  Je n’espère non plus que par pitié
Elle se tourne vers les malheureux,
Tant cette femme est fière en sa beauté,
Elle qui sent Amour dedans ses yeux.
Mais bien qu’elle le garde en victorieux,
J’attends souvent de lui tant de salut ;
J’espère que mes désirs auront vertu
De vaincre ce dédain qui me fait peur.


Sommaire
Avertissement au lecteur
Capoversi
Premiers vers

Introduction

Aux fidèles d’Amour

Les soixante belles de Florence

Béatrice, dame du secret d’Amour

La dame gentille

Béatrice refuse de saluer Dante

De l’amour à la louange

Lamentations sur la maladie de Béatrice

Mort et glorification

La dame gentille

La Pargoletta

Le refus de la dame gentille
- Le refus
- Les deux amours
- Vous qui savez
- Paroles qui le monde
   parcourez
- Ô douces rimes
- Amour, qui parle en
   mon esprit
- Douces rimes d’amour

La dame-pierre



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   
Sans commentaire.




c 1977




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th11030 : 24/05/2021