Sommaire
Prologue
La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
- Introduction
- Tableau des textes
- Cohérence du discours
- Doutes sur l’attribution
- Attribution à Jésus
- Les logia du discours
- Vérification
. Discours et christologie
. Discours et judaïsme
- Résumé
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
Des événements au texte
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La rupture du discours avec le judaïsme
Si le discours avait seulement porté atteinte à la personne de Jésus et à la dignité de l’Église, il aurait simplement été omis par la censure. Le fait qu’on le retrouve dans les logia de Jésus comme dans la bouche de Jean, témoin principal de l’accusation, implique qu’il allait à l’encontre des défenseurs comme des accusateurs de Jésus.
J’ai déjà parlé de cette opposition qui constituait le fondement de l’accusation : il s’agissait en effet de la remise en question de l’élection de la race d’Abraham, de la substitution des œuvres de justice à celles de la Loi, du jugement de Dieu porté contre Israël et non contre les nations, de l’abaissement de la personne de Jean.
Il faut ici mettre en relief la force dialectique de cette réplique ou rétorsion juridique : en attribuant ce discours à Jean, les écrivains « prouvaient » d’une part que Jésus ne l’avait pas prononcé, et d’autre part qu’il revenait aux accusateurs.
Les juifs avaient accusé Jésus d’avoir traité de bâtards le peuple juif, d’avoir nié l’élection de la génération d’Abraham, d’opposer la pratique de la justice aux œuvres de la Loi ? Ils avaient tort car c’était Jean lui-même, celui sur qui ils avaient fondé leur accusation, qui avait commis ce dont ils avaient accusé Jésus !
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