Le tableau s’ordonne selon une figure à trois dimensions : la première correspond à la succession chronologique des trois textes (
Marc,
Matthieu et
Luc) ; la deuxième se rapporte au parallélisme des textes ; la troisième à l’enchaînement des propositions dans les trois textes.
Ce tableau est destiné à mettre en évidence les différents niveaux de discours : niveau
diachronique, concernant les phases successives de la rédaction du discours ; niveau
synoptique, relatif à la valeur d’équivalence des propositions parallèles ; niveau
synchronique, lié à l’articulation des propositions dans une unité de sens.
Pour sa lecture, il faut garder présent à l’esprit qu’il ne s’agit pas du discours tel qu’il a été prononcé par Jean ou par quelqu’un d’autre, mais de sa rédaction.
On s’apercevra alors que l’ordre diachronique ne correspond pas à l’ordre synchronique, qu’il n’y a pas une correspondance synoptique totale entre les trois textes. En effet, le premier écrivain n’a pas eu le souci de transcrire tout le discours mais, pour des raisons qu’il faut découvrir, seulement les parties qui
lui convenaient. Dès lors, on trouve chez lui des vides qui correspondent à de pleines propositions parallèles des autres textes, on ne peut rétablir l’intégrité du discours lui-même qu’en associant les trois textes et en comblant les silences de l’un par les affirmations des autres, sans tenir compte des répétitions.
Considérons séparément les trois niveaux de discours.