ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Sur les bords du Jourdain

(Mc 1:1-13)




Épilogue : des événements du Jourdain au texte d’accusation :

du discours de Jésus au récit de Daniel sur Nabuchodonosor



Sommaire
Prologue

La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert

Des événements au texte
- Introduction
- Le récit de Daniel 4
- Jésus et Nabuchodonosor
- De Jésus à Daniel
  . Introduction
  . L’image de l'arbre
  . Les rejetons
  . À la lumière de Daniel
  . Synoptique
- De Daniel à l’accusation



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Les faits du Jourdain interprétés à la lumière de Daniel


   L’image de l’arbre, dans sa double forme d’arbre coupé et d’arbre verdoyant, ne pouvait pas échapper à l’attention des auteurs du document d’accusation. Elle était en effet tout à fait cohérente, aussi bien avec le message et l’action de Jésus, qu’avec la prétention christique de l’Église.
   Les juifs avaient bien compris qu’au-dessous de cette image, Jésus et ses disciples dissimulaient l’intention de proclamer la fin du judaïsme, pour s’approprier son héritage culturel et messianique. À cause de cette visée le christianisme cessait, à leurs yeux, d’être une secte judaïque pour devenir une religion antagonique. Les toutes premières controverses théologiques n’avaient plus de sens et cédaient la place à un conflit hégémonique de vie ou de mort.
   Quant à l’Église, elle avait annoncé lors de la destruction de Jérusalem par les armées romaines que l’espérance messianique était désormais accomplie, que le judaïsme donc ne pouvait plus fonder sa légitimité sur les Écritures.

   Dans ce contexte, il ne restait plus au judaïsme qu’à lancer sa malédiction et celle de Dieu sur cette nouvelle religion, qui ne pouvait vivre que de sa mort. Dans la mesure où les Écritures constituaient le système d’interprétation de leur propre histoire, ils y cherchèrent des textes susceptibles de leur faire comprendre la possibilité et le sens de la rupture opérée par cette nouvelle hérésie.
   Dans cette recherche, ils furent guidés par l’image de l’arbre qui, de façon surprenante, se trouvait dans le récit de Daniel sur Nabuchodonosor, récit qui constituait un modèle opératoire d’interprétation dans la conscience et dans l’imagination populaires. Toutes les conditions pour interpréter les faits du Jourdain à la lumière de ce texte semblaient remplies : il y avait entre les faits et le récit de Daniel une telle correspondance qu’il était impossible de ne pas y voir l’existence d’un langage allégorique. Les faits qui s’étaient déroulés au Jourdain étaient signes d’une parole, annoncée par le récit de Daniel.
   La correspondance en effet apparaissait à plusieurs niveaux : dans l’analogie entre le personnage de Jésus-Christ et celui de Nabuchodonosor, dans l’image de l’arbre employée par Jésus et par Daniel, dans la représentation dans les deux discours du jugement de Dieu par la métaphore de l’arbre coupé de ses branches et de ses racines, dans l’excommunication subie par Jésus et par Nabuchodonosor, dans la métaphore de Jésus causée par sa folie semblable à celle du roi de Babylone.
   Il ne restait donc plus qu’à prendre le récit comme modèle d’interprétation et d’expression des faits du Jourdain.




1984




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