ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
I- Regard critique sur les évangiles |
7- L’arrestation de Jésus |
PROLOGUE INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES - L’annonce de la trahison - Le contexte historique - Les fêtes de la Pâque - Gethsémani - Le récit de la trahison - La trahison simulée - L’arrestation de Jésus - Enchaînement des narrations - Apories et censure - La déception de Judas - Troisième rencontre - Jésus, entre prophétie et politique - La mort de Judas DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La déception de JudasDemeuré à l’écart, Judas avait pu suivre les phases de l’attaque ainsi que l’attitude de Jésus, dont il dut être surpris. Jésus n’avait-il pas compris l’opportunité offerte ? Mais quand les défenseurs manifestèrent leur désarroi et leur véhémence, Judas dut être effrayé par la possible réaction des assaillants et par la déroute des amis de Jésus qui, en effet, devait se produire. Il vit alors Jésus s’avancer pour se livrer, ce qui devait détourner l’attention des gardes et permettre aux disciples de se dégager. Il comprit la honte que Jésus aurait éprouvée s’il avait abandonné, dans sa fuite, ses disciples à la fureur et à la vengeance des gardes. Mais a-t-il saisi les raisons profondes de l’attitude de Jésus ? Peut-être pas. Quoi qu’il en soit, Judas fut déconcerté parce que cet événement le mettait à nouveau en situation d’échec. Judas se mêla au cortège. En effet, il avait été vu parmi eux (Jn 18:5). On peut imaginer les ricanements de ces gens, heureux d’avoir enfin pris ce « brigand » (Mc 14:48), et même ce « chef de brigands », qui se faisait passer pour prophète (Origène, Contre Celse, 1.c.11,9). Ils s’en voulaient sans doute d’avoir laissé s’échapper ses adeptes, ces « mariniers et publicains perdus » ces si chers « compagnons », qui avaient trahi leur ami (Origène, Contre Celse, 0.c,11,46 ). Judas, qui avait cherché à le sauver jusqu’à la fin, se reprochait d’avoir engagé Jésus à entreprendre, par une action politique, le renouvellement de toute chose que Dieu tardait à accomplir. Il éprouvait aussi des remords d’avoir profité de la naïveté des frères pour les compromettre dans cette aventure armée alors qu’ils étaient pris par la peur d’être saisis. Il avait voulu sauver un prophète voué à la mort. Judas dut alors apercevoir ce jeune homme dont parle Marc : « Un jeune homme le suivait, n’ayant sur le corps qu’un drap (syndone). On se saisit de lui, mais il lâcha le drap, et se sauva nu » (Mc 14:51-52). Marc a sans doute interprété cette information comme l’image de Jésus qui, sortant du tombeau, abandonne le « syndone », dont il était enveloppé pour s’enfuir, ressuscité, chez son père. Quand Judas a vu ce jeune homme, a-t-il pensé à Jésus, si habile à fuir qu’il en étonnait le monde entier ? Même fait prisonnier, il pourrait encore s’échapper, une fois ses disciples hors d’atteinte. Judas rêva-t-il la vie qu’ils auraient pu mener ensemble dans leur errance ? Ils seraient allés chercher au désert les hommes rescapés des rigueurs de la Loi, des nomades, des impurs, des hommes sans généalogie qui, par les nécessités de la vie, étaient devenus des brigands et des violents. Dieu aurait appelé ces hommes « hors la Loi » à réaliser son Évangile, en abaissant les superbes pour exalter les humbles, en dérobant les biens des riches pour rassasier les pauvres. Et Jésus... Judas a dû rêver ainsi, mais il prit aussitôt conscience que Jésus était toujours là et que son devoir était de lui venir en aide, puisque qu’il avait partagé avec lui le pain trempé dans son sang et qu’il lui demeurait lié à la vie et à la mort. |
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t616230 : 04/12/20017