Les mages voient en Orient l’étoile du roi des juifs qui leur montre le chemin vers Jérusalem. C’est en vain que les exégètes s’entêtent à voir dans cette étoile l’apparition d’une comète. Il s’agit par contre de cette étoile qu’avait vue le prophète de Baal à l’approche des juifs du territoire de Moab (Nb 24:17).

   Il ne s’agit pas d’un phénomène céleste, ni même d’un mythe, mais d’une interprétation des Écritures. Matthieu fait reconnaître par les païens que Jésus est Christ par l’interprétation d’une prophétie biblique qui ne vient pas d’un prophète d’Israël. Dieu le fait reconnaître par les païens, puisque les juifs ne l’ont pas reconnu.
   L’ombre se projette à ce niveau du texte. Les mages viennent à Jérusalem pour adorer le nouveau roi qui vient de naître, et les juifs ne le savent pas. Ils savent seulement que, selon les Écritures, le Christ doit naître à Bethléem. Mais le Christ reste incognito, non seulement parce qu’il ne porte aucun signe de sa dignité royale, mais aussi parce qu’il demeure dans un lieu caché. Les mages ne peuvent le découvrir que parce que « l’étoile » qui les avait précédés s’arrête sur le lieu où est l’enfant. Il est étrange que l’enfant reste inconnu en tant que roi et aussi en tant qu’homme… sauf s’il est né comme bâtard.