ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
![]() |
![]() |
![]() |
||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Ennio FlorisL’écriture des évangiles |
Les évangiles et la structure de leur discours :L’image de Jésus-Christ |
Sommaire Introduction La foi en Jésus-Christ Mort et résurrection Refoulement et sublimation de Jésus Tournant historique de l’Église Naissance de l’anti évangile De l’Évangile aux évangiles Structure de l’anti évangile Structure des évangiles - Déstructuration de l’anti évangile - Espace référentiel de Marc - L’image de Jésus- Christ . Chez Marc . Chez Matthieu . Chez Luc . Chez Jean - Les informations traitées comme des signes - Les figures rhétoriques - La censure Le Jésus de l’histoire Genre littéraire et genre référentiel . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Chez LucDans le Jésus de Luc, nous retrouvons encore le thaumaturge et le prophète, mais comme profils d’une personnalité messianique qui n’est pas celle de Marc ni de Matthieu. Il suffit de jeter un regard sur les récits de la naissance et de la mort de Jésus pour saisir les traits caractéristiques de cette représentation du Christ. Comme chez Matthieu, Jésus est le fils de Dieu par sa naissance conçue par le Saint Esprit. Luc cependant comprend cette naissance d’une façon différente, car il opère un renversement dans l’ordre généalogique : au lieu de situer la naissance de Jésus à la fin de la chaîne généalogique, il la met au commencement. Sans doute Jésus est-il le dernier des aînés de la promesse, mais il ne pourrait pas les accomplir s’il n’en était aussi le premier, jouissant d’une préexistence extratemporelle, apte à les comprendre dans leur succession historique. Dès lors, la conception par l’Esprit Saint prend chez Luc une valeur théologique autre que dans Matthieu : il ne s’agit pas de l’élévation d’un être humain à la dignité de fils de Dieu, mais de l’apparition du Christ préexistant dans la chair d’un homme. Quoique le sens théologique ne soit pas explicité dans le texte, il n’en reste pas moins qu’il nous permet de comprendre d’une façon cohérente le personnage de Jésus. En effet, chez Luc, celui-ci n’a pas besoin d’opérer des miracles ni même de parler pour se manifester comme Christ puisqu’il se donne à voir tel par son approche : le signe de sa personne christique est sa propre chair. On comprend alors que Luc ne puisse pas concevoir la mort de Jésus comme un abandon par Dieu. Au contraire, en mourant, Jésus ne fait que revenir à Dieu, d’où il était parti, car au moment où son esprit quitte sa chair il va lui aussi avec lui vers Dieu : « En vérité, en vérité je te dis aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23:43). Ces remarques nous font penser que Luc a tiré sa représentation du Christ de la théologie paulinienne : Jésus est la kénose du fils de Dieu selon l’esprit qui s’est humilié dans la chair. Cela explique aussi que le Jésus de Luc ne se laisse pas comprendre, comme celui des évangélistes qui le précèdent, exclusivement par le Christ des Écritures, car étant préexistant il transcende leur dimension, portant dans sa chair les marques de sa propre personnalité spirituelle. C’est ainsi que, tout en accomplissant le Christ des Écritures, le Jésus de Luc anticipe aussi le Christ selon l’esprit de l’Église. |
|
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tg08330 : 18/03/2021 |