ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


L’écriture  des  évangiles




Les évangiles et la structure de leur discours :

Les figures de l’articulation du sens




Sommaire

Introduction

La foi en Jésus-Christ

Mort et résurrection

Refoulement et sublimation de Jésus

Tournant historique de l’Église

Naissance de l’anti évangile

De l’Évangile aux évangiles

Structure de l’anti évangile

Structure des évangiles
- Déstructuration de
   l’anti évangile
- Espace référentiel de
   Marc
- L’image de Jésus-
   Christ
- Les informations
   traitées comme des
   signes
- Les figures rhétoriques
   . Marc : l’analogie
   . Matthieu : la
     métaphore

   . Luc : la parabole
   . Jean : l’allégorie
- La censure

Le Jésus de l’histoire

Genre littéraire et genre référentiel



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La métaphore, chez Matthieu


   Chez Matthieu, la représentation de Jésus va au-delà des rapports stricts d’analogie avec les figures bibliques. En effet, tandis que dans Marc Jésus se comporte et agit à la manière de Moïse et d’Élie, chez Matthieu il fait et accomplit les œuvres de ces prophètes au point d’être lui-même Moïse et Élie.
   Si nous cherchons à comprendre ce procédé à la lumière des lois rhétoriques, nous devons affirmer qu’il s’inscrit dans le cadre de la métaphore : on ne se contente pas de définir l’un par l’exemple de son analogon, mais on le nomme par lui : du fait que le lion agit envers les autres animaux comme un roi, il est le roi des animaux.
   Mais si nous voulons cerner le processus d’intuition de Matthieu avec précision, il faut affirmer qu’elle dépasse même le champ propre à la métaphore, pour atteindre celui du symbolisme. En effet, Moïse et les autres prophètes ne sont que des « figures » du Christ, tandis que Jésus en est la réalité concrète. Il s’ensuit que Jésus est Moïse dans la mesure où toute réalité est l’image qui la représente. Dès lors l’identification ne se situe pas seulement au niveau du verbe, comme dans la métaphore, mais elle est de l’ordre de l’être : Jésus est le véritable Moïse, dans la mesure où celui-ci, étant une figure messianique, n’était qu’une image de Jésus.

   Quoi qu’il en soit, il reste que dans l’évangile de Matthieu l’image de Jésus est plus scripturaire que celle du Jésus de Marc, de même que le récit de ses actions ou de ses paroles est plus adhérent au texte de l’ancien testament. C’est pourquoi si, dans l’évangile de Marc, les figures de Moïse, d’Élie ou de David restent à l’arrière-plan du texte, dans celui de Matthieu elles sont comme portées par Jésus lui-même, qui parle en Moïse dans le discours de la montagne, agit en Élie dans ses guérisons, et est David – le David messianique – dans la montée vers Jérusalem.
   C’est ainsi que toute l’Écriture semble se renverser dans l’évangile de Matthieu, puisque tout épisode et toute parole ne sont que l’accomplissement de leur sens messianique.



c 1980




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tg08520 : 22/03/2021