ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Sur les bords du Jourdain

(Mc 1:1-13)




Recherche sur le discours de Jésus :

les logia du discours de Jean
et leur référence au Jésus de l’histoire



Sommaire
Prologue

La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême

Recherche sur le discours
- Introduction
- Tableau des textes
- Cohérence du discours
- Doutes sur l’attribution
- Attribution à Jésus
- Les logia du discours
  . L’invective anti-juive
  . La justice de Dieu
  . Baptême d’eau et de feu
  . Le battage du blé
  . Conclusion
- Vérification
- Résumé

Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
Des événements au texte



. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Le baptême d’eau et le baptême de feu


   Le thème du baptême, tel qu’il s’exprime dans les textes des évangiles, s’inscrit dans la catéchèse de l’Église qui, depuis l’âge apostolique, a appelé Jean à témoigner du messianisme de Jésus. À ce niveau, le logion serait moins de Jésus ou du Christ que de Jean.
   D’autres textes cependant, comme les Actes, nous obligent à penser que, dans un temps reculé, cette même affirmation fut considérée comme un logion du Christ (Ac 1:5). Le mot « feu », en effet, disparaît pour céder la place au mot « Esprit », de sorte que l’opposition s’établit entre baptême d’eau et baptême d’Esprit.
   Mais si nous portons à ce verset une attention plus approfondie, je dirais même un peu soupçonneuse, nous constatons qu’il a été précédé par une formalisation plus primitive, par un logion qui n’était pas du Christ mais de Jésus. Pourquoi en effet supprimer le mot « feu » s’il n’était pas gênant ? Et s’il l’était, c’est qu’il allait à l’encontre du personnage christique que l’Église faisait jouer à Jésus. Cela nous conduit à soupçonner que ce logion revenait à Jésus, soupçon renforcé par le fait que, parmi les logia émaillant les évangiles, il en est un qui parle du baptême de feu souhaité par Jésus : « Je suis venu jeter un feu… Il y a un baptême dont je dois être baptisé et combien il me tarde qu’il soit accompli » (Lc 12:49-50).

   Cette suite de strates interprétatives nous fait donc penser qu’à l’origine c’est Jésus qui avait opposé le baptême d’eau – celui de Jean – au baptême de feu(1). Par la suite, le mot « Esprit » aurait été substitué au mot « feu », ce logion de Jésus devenant ainsi une parole du Christ. Enfin, les mots « feu » et « Esprit » ayant été jumelés, le logion devint un dit de Jésus. Ceci étant, il est légitime de penser que les évangélistes, en attribuant le logion à Jean, ont porté leur attention non seulement sur les paroles du Christ mais aussi sur celles de Jésus, qui leur servaient de support. Autrement dit, ils ont jeté sur le logion un regard diachronique.

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(1) Goguel avait vu le problème : « Le dernier terme (feu) ne doit pas être entendu dans un sens figuré. Il est ici autre chose qu’un symbole de l’Esprit. Il faut l’expliquer par le mythe de l’embrasement du monde et de sa destruction par le feu, mythe de la doctrine stoïcienne de l’ekpurosis » (M. Goguel, Jean-Baptiste, op. cit. p. 40). Jean-Baptiste aurait-il alors été influencé par le stoïcisme, ou ce terme s’applique-t-il à l’Église ?   Retour au texte



1984




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u0653000 : 24/05/2018