ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Sur les bords du Jourdain

(Mc 1:1-13)




Le délire et l’entrée de Jésus dans le désert :

Exploration du champ sémantique des passages concernant le phénomène de possession de Jésus



Sommaire
Prologue

La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication

Le délire et le désert
- Introduction
- Le champ sémantique
  . Possession par l'Esprit
  . Possession par Satan
  . Le délire
- Aperçu de la possession
- Psycho-philosophie
- Délire et crise de Jésus
- L’entrée dans le désert
- Résumé

Des événements au texte



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La possession par l’Esprit


   Je me rapporterai tout d’abord aux énoncés concernant l’Esprit. Marc affirme que l’Esprit descendait « vers » (eis) lui (Mc 3:10), Matthieu « sur » (epi) lui (Mt 3:16). La préposition employée par le premier peut être interprétée par « en » lui. Sans doute s’agit-il d’un phénomène de possession dans la mesure où l’Esprit, venant sur lui comme un souffle, pénètre en lui pour le vivifier. Le quatrième évangile met en évidence le caractère de transcendance et d’immanence de l’Esprit, lorsqu’il précise « descendant et demeurant sur lui » (Jn 1:32).
   Derrière ces verbes, il est possible de déceler la présence de l’image de la création de l’homme selon la Genèse : « Dieu souffla dans (eis) les narines un souffle de vie » (Gn 2:7). Le verbe de ce texte est « anafuso » mais, si on devait transposer en métalangue l’image qui se dégage des passages des évangiles, on devrait employer moins le verbe « anafuso » que « epipneo », « souffler sur », un des verbes qui, dans le grec classique, est employé pour désigner le phénomène de possession par inspiration poétique ou prophétique.

   S’il y avait encore des doutes à ce sujet, l’affirmation de Matthieu selon laquelle Jésus fut conduit dans le désert par l’Esprit suffirait à les dissiper. L’évangéliste emploie le verbe « anekté », la préposition « ana » impliquant un soulèvement qui permet d’interpréter le verbe dans le sens que Jésus fut transporté par l’Esprit (Mt 4:1).
   Quant à Luc, tout en faisant Jésus sujet de son propre mouvement par l’emploi des verbes « ago » et « légeto », il ajoute cependant l’expression « en esprit », voulant préciser que Jésus ne se guida pas lui-même, mais fut guidé par la puissance de l’Esprit dont il était empli (« pleres » Lc 4:1).

   On doit donc conclure que l’Esprit descend sur Jésus pour le posséder, et que désormais Jésus n’agira plus que comme un possédé par l’Esprit.



1984




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