Sommaire
Prologue
La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
- Introduction
- Le champ sémantique
. Possession par l'Esprit
. Possession par Satan
. Le délire
- Aperçu de la possession
- Psycho-philosophie
- Délire et crise de Jésus
- L’entrée dans le désert
- Résumé
Des événements au texte
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Le délire
Que Jésus fût atteint de délire ressort enfin de façon décisive du fait que, dans l’anti-texte, il est assimilé au roi Nabuchodonosor qui, selon le récit de Daniel, fut frappé par Dieu d’aliénation mentale au point de vivre parmi les animaux. Cette information est beaucoup plus importante que la narration de la possession par l’Esprit, dans la mesure où elle fait allusion à la folie d’une façon directe et explicite, sans métaphore, et en précise aussi la nature. On remarquera qu’ici aussi le témoignage de l’anti-texte ne reste pas isolé, puisque l’on trouve dans l’évangile de Marc un passage relatant que la mère et les frères de Jésus étaient venus le saisir parce qu’ils « le considéraient comme fou » (Mc 3:21).
Ce texte emploie le verbe « exeste », qui était le terme propre pour désigner le délire quel qu’il soit, religieux ou démoniaque. Littéralement, il était aliéné, hors de lui-même. Or, pour les anciens, être fou ou être possédé par le démon était la même chose. Ce témoignage revêt une importance toute spéciale du fait qu’il vient des membres de la famille de Jésus, qui étaient au courant aussi bien des antécédents de sa rupture avec Jean, que de ce qui s’était passé à la fin de son séjour chez le Baptiste. Il convient d’ajouter que le fait d’être membres de sa famille rend leur témoignage crédible, et comme venant de témoins reconnus par la loi.
Ce témoignage est déterminant pour accréditer l’accusation, implicite dans l’anti-texte. En relatant ce fait, Marc confirme donc que les juifs et les parents de Jésus avaient affirmé publiquement qu’il était fou, au point qu’ils se sentirent obligés de ne pas le laisser en liberté mais de l’enfermer. Que Jésus ait été frappé de délire était donc un fait notoire.
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