ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLe centurionMatthieu 8: 5-13 |
1- Le récit de Matthieu14- Deuxième analyse référentielle :
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Introduction Sommaire Le récit de Matthieu Le sens théologique Le genre littéraire - Récit historique ? - Récit romanesque ? - Récit d'interprétation Du récit au document - Première aporie - Deuxième aporie - Troisième aporie Du document à la tradition populaire - Les apories - Le récit populaire - Trois tableaux d'un même fait La gnoséologie du récit - La gnoséologie des Évangiles - Jésus est le Christ - Narrateurs de Jésus- Christ Information sur Jésus, foi en Jésus-Christ - La confession de foi du centurion - Jésus loue cette foi - Interdit sur le peuple juif - La guérison par la foi Les récits parallèles Le texte de Luc Le texte de Jean Les trois textes et la foi au Christ Regard à partir des principes de l'analyse référentielle |
a rencontre eut lieu aux portes de la ville, et fut fortuite selon toute probabilité. Pour engager une conversation, si brève fut-elle, les deux hommes devaient se connaître. Jésus savait qu’il y avait en ville un centurion, chef du contingent militaire de la région ; quant au centurion, de par sa responsabilité, il ne pouvait ignorer la présence d’un guérisseur, auquel les malheureux de la ville étaient attachés. De plus, la situation lui permettait d’engager la conversation sur ce qui était, en un certain sens, du domaine de Jésus : son serviteur – ou son fils – était atteint de paralysie. Dans le récit une phrase, qui précise l’objet et l’orientation de l’entretien, concerne l’analogie entre le guérisseur et le centurion, homme « soumis au pouvoir » de l’armée, ordonnant à ses subordonnés d’exécuter ses ordonnances. Ils avaient engagé leur conversation sur la « guérison ». Quelle aurait été l’action de Jésus auprès du malade ? Sans doute aurait-il accompli des gestes relevant à la fois du traitement et du rite, comme des jeûnes et des prières, des impositions de mains et des onctions, des massages… Dans les religions, les maladies étaient produites par des esprits, et elles ne pouvaient être guéries que par leur expulsion ou par leur reddition. Le traitement ressortait de l’exorcisme par le recours à Dieu. Le fait que Jésus ne pouvait pas se rendre au chevet du malade, lui posait un problème en tant que guérisseur. Qu’aurait-il pu faire ? Procédons ici comme les anciens historiens, d’une façon libre et littéraire, par le dialogue. Le centurion demande à Jésus : « comment peux-tu guérir, s’il t’est interdit de rencontrer le malade ? » Attentif, Jésus ne répond pas. Le centurion poursuit : « J’ai une idée : si tu es un guérisseur, tu dois être investi par ton dieu de son pouvoir. Tu pourras alors ordonner à l’esprit de la paralysie de quitter mon serviteur. Moi, qui suis sous le pouvoir de l’armée, j’exécute ses ordres non comme un serviteur mais comme un chef, en donnant des ordres à mes serviteurs ; à l’un je dis « va ! », et il va, à un autre « viens » et il vient. Les idées de ce dialogue se dégagent du texte au terme de l’analyse, mais la forme logique nous permet de mettre en évidence leur différence et leur appartenance : Dieu comme Puissance, Dieu comme Esprit ; l’homme objet devant le pouvoir, l’homme sujet devant l’Esprit ; la religion (da relegare) entre l’homme et la parole du Dieu de la Puissance, et la communion entre l’homme et l’Esprit. Quant à l’éloge par Jésus de la foi du centurion, il devient authentique si on le comprend dans le sens de ce dialogue. |
t461420 : 21/03/2017