ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Le  centurion


Matthieu 8:5-13




2- Les récits parallèles
de Luc et Jean



22- Le texte de Jean 4:46-54



46- « ... Il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade, à Capharnaüm.

47- Apprenant que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, il s'en vint le trouver et il le priait de descendre guérir son fils, car il allait mourir.

48- Jésus lui dit : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez pas ! »

49- Le fonctionnaire royal lui dit : « Sei­gneur, descends avant que ne meure mon petit enfant. »

50- Jésus lui dit : « Va, ton fils vit. »

51- L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il se mit en route. »


(Jn 4: 46-54)


Magnum Dictionarium, de P. Danet, 1691





Introduction
Sommaire


Le récit de Matthieu

Le sens théologique

Le genre littéraire
- Récit historique ?
- Récit romanesque ?
- Récit d'interprétation

Du récit au document
- Première aporie
- Deuxième aporie
- Troisième aporie

Du document à la tradition populaire
- Les apories
- Le récit populaire
- Trois tableaux d'un même
  fait

La gnoséologie du récit
- La gnoséologie des
  Évangiles
- Jésus est le Christ
- Narrateurs de Jésus-
  Christ

Information sur Jésus, foi en Jésus-Christ
- La confession de foi du
  centurion
- Jésus loue cette foi
- Interdit sur le peuple juif
- La guérison par la foi


Les récits parallèles

Le texte de Luc
Le texte de Jean
Les trois textes et la foi au Christ


Regard à partir des principes de l'analyse référentielle


l est légitime de douter que ce récit soit le parallèle de ceux de Matthieu et de Luc, car il ne s’agit pas d’un centurion, et donc d’un Romain, mais d’un fonction­naire royal, qui était probablement Juif. Aussi l’intrigue est-elle toute autre. Toutefois, elle entre dans le même genre littéraire : il s’agit de la guérison par la foi, non plus d’un esclave (doulos) du centurion, mais du fils (uios) d’un fonctionnaire du roi (basilikos).
   Pourquoi ce fonctionnaire du roi s’est-il adressé à un guérisseur et non à un médecin du palais ? Ses pa­roles à Jésus laissent entendre qu’il n’attendait plus de miracle, puisque que son enfant allait mourir. Après avoir consulté, sans résultat, des médecins habilités, il s’était tourné vers un guérisseur au nom de Dieu.

   Les paroles « Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croyez pas », semblent avoir été prononcées plutôt par le Jésus du récit que par celui de l'histoire. L’auteur a voulu que le lecteur sache que Jésus n’était pas un faiseur de miracles, même si le peuple en avait la conviction, mais qu’il exigeait tou­jours du demandeur une totale foi en lui. Le père de l’enfant malade l’avait. L’assurance avec laquelle il dit à Jésus : « Seigneur, descends avant que ne meure mon petit enfant » atteste qu’il attendait de Jésus une parole porteuse de vie. Comme personnage du récit, il croyait que Jésus était la parole faite chair.

   Sûr de la foi de cet homme, Jésus a pu lui répon­dre : « va, ton fils vit », avec la conscience de person­nifier la Parole créatrice du commencement. Il pronon­ça cette parole créatrice de vie dans un des instants du temps, parce qu’il l’avait dite au commencement. Dans cette perspective, le texte précise : « Hier, à la sep­tième heure, la fièvre l’a quitté… Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : ton fils vit ».
   À la septième heure, le Christ redonnait par sa pa­role la santé au fils du fonctionnaire du roi comme, par la même parole, il « Créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la fem­me ». (Gn 1: 27). Dans sa chair d’homme dans le monde, à la septième heure, l’heure du repos de Dieu, il réaffirma ce qu’il avait dit au commencement de la création. Tel est le principe d’une christologie de l’his­toire.




Le 17 juin 2003




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