ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLe centurionMatthieu 8: 5-13 |
1- Le récit de Matthieu15- La gnoséologie du récitLa nature du jugement : |
Introduction Sommaire Le récit de Matthieu Le sens théologique Le genre littéraire - Récit historique ? - Récit romanesque ? - Récit d'interprétation Du récit au document - Première aporie - Deuxième aporie - Troisième aporie Du document à la tradition populaire - Les apories - Le récit populaire - Trois tableaux d'un même fait La gnoséologie du récit - La gnoséologie des Évangiles - Jésus est le Christ - Narrateurs de Jésus- Christ Information sur Jésus, foi en Jésus-Christ - La confession de foi du centurion - Jésus loue cette foi - Interdit sur le peuple juif - La guérison par la foi Les récits parallèles Le texte de Luc Le texte de Jean Les trois textes et la foi au Christ Regard à partir des principes de l'analyse référentielle ........................................... |
ais de quelle nature est ce jugement, et dans quelle catégorie de l’entendement pouvons-nous l’inscrire ? Il est logique d’affirmer que c’est un jugement de reconnaissance. Il arrive souvent que l’existence d’une personne qui excelle par intelligence ou vertu particulière, ne nous apparaisse pas au premier regard, mais que nous la reconnaissions telle qu’elle est le jour où nous découvrons en elle des signes qui répondent aux qualités qui la distinguaient des autres. Le jugement « Jésus est le Christ » se serait opéré de cette manière-là. Mais quelle valeur ce jugement revêt-il pour les croyants ? Si l’analogie joue un grand rôle dans le processus de la connaissance, elle n’a de valeur objective que dans le rapport de similitude, de formes, de représentations. C’est un moyen rhétorique et non logique, comme dans la métaphore, la parabole, ou l’art. Au niveau de son être, chaque individualité est ce que l’autre n’est pas. Or, pour les croyants, le jugement « Jésus est le Christ » n’est pas rhétorique mais logique, il a pour fin l’être et non sa représentation. Mais d’où viendrait cette vérité ? Non, certes, de l’analogie, puisqu’elle prend sens dans des rapports de similitude et non de réalité ; son rôle est plus linguistique qu’épistémologique. Aurait-elle sa source dans les principes rationnels ? Mais nous savons que le jugement « Jésus est le Christ » est une affirmation étrangère à ces principes. Elle revendiquerait plutôt son origine dans la révélation de Dieu, ce qui implique un ordre de vérité différent de celui de la raison qui est objectif, propre à l’objectivité de l’être, tandis que l’autre est « subjectif », sous l’arbitraire du Sujet transcendant qui est Dieu. À cause du principe qui a donné sens à son histoire, le Christianisme pose aujourd’hui à la conscience moderne le problème le plus bouleversant. « Dieu a tellement aimé les hommes, qu’il a envoyé dans le monde son Fils, Jésus-Christ, pour les racheter de leurs péchés. » Mais à quel prix ! En rendant les hommes responsables de la mort de son Fils, et en leur demandant le sacrifice de leur raison. Car il exige qu’elle soit amputée et soumise à un ordre de vérité qui l’ignore et qui se situe au-delà de ses principes d’évidence ! Mais l’homme d’aujourd’hui peut aussi se demander si l’événement qui a fondé le sens de sa vie tout au long de son histoire est véritablement le sommet de l’amour, ou celui de la justice la plus exigeante et la plus cruelle, car si elle acquitte l’homme de sa faute, elle le soumet à son pouvoir comme un esclave, et lui retire l’autonomie de sa raison. Il est impossible d’accepter l’ordre de vérité qui fonde la foi, si on ne suppose pas que la raison n’est pas l’unique critère de vérité. Mais laissons en suspens cette interrogation, qui n’intéresse pas directement notre recherche ! Retrouvons les auteurs des Évangiles, pour savoir comment ils ont raconté la vie de Jésus en croyant qu’il était le Christ. |
t461520 : 23/03/2017