ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLe centurionMatthieu 8: 5-13 |
2- Les récits parallèles |
Introduction Sommaire Le récit de Matthieu Le sens théologique Le genre littéraire - Récit historique ? - Récit romanesque ? - Récit d'interprétation Du récit au document - Première aporie - Deuxième aporie - Troisième aporie Du document à la tradition populaire - Les apories - Le récit populaire - Trois tableaux d'un même fait La gnoséologie du récit - La gnoséologie des Évangiles - Jésus est le Christ - Narrateurs de Jésus- Christ Information sur Jésus, foi en Jésus-Christ - La confession de foi du centurion - Jésus loue cette foi - Interdit sur le peuple juif - La guérison par la foi Les récits parallèles Le texte de Luc Le texte de Jean Les trois textes et la foi au Christ Regard à partir des principes de l'analyse référentielle |
’exposerai successivement dans ce chapitre les textes parallèles de Luc (7: 1-10) et de Jean (4: 46-54), en les comparant au texte de Matthieu, afin de mettre en lumière les emprunts et les modifications apportées à celui-ci. 21- Le texte de Luc 7:1-10 2- « Or un centurion avait, malade et sur le point de mourir, un esclave qui lui était cher. 6- Jésus faisait route avec eux, et déjà il n'était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis pour lui dire : « Seigneur, ne te dérange pas davantage, car je ne mérite pas que tu entres sous mon toit ; 9- En entendant ces paroles, Jésus l'admira et, se retournant, il dit à la foule qui le suivait : « Je vous le dis : pas même en Israël je n'ai trouvé une telle foi. » Les deux récits de Matthieu et de Luc, se fondent sur les mêmes données : les paroles du centurion, selon lesquelles Jésus est un « homme sous le pouvoir de Dieu », de même que lui-même l’est sous celui des armées. Ces paroles ont frappé l’imagination populaire et ouvert l’intelligence des païens à la foi au Christ. Il y a aussi accord entre eux sur la construction du récit sur le modèle d’une guérison par la foi au Christ, ou par le Christ de la foi. Mais l’intrigue et la structure formelle ne sont pas identiques, du fait que la foi est, chez Luc, devenue conquérante, fixée conceptuellement et plus développée culturellement. Chez Matthieu, Jésus et le centurion se rencontrent aux portes de la ville, et le dialogue s’engage à partir de la maladie du serviteur, jusqu’à ce que Jésus propose de se rendre chez le centurion, ce que celui-ci, par humilité, refuse. La première aporie surgit de cette divergence, car l’humilité ne suffit pas à justifier le refus du centurion, qui est si insistant et intransigeant qu’on peut supposer que cela masque un défi refoulé. Luc échappe à cette aporie : il met en relation les deux personnages par la médiation d’amis, que le centurion charge de contacter Jésus pour qu’il se rende chez lui au chevet de son serviteur. Pas trace d’une opposition dans le récit, même si l’on apprend que le centurion ne s’est pas dérangé personnellement, par humilité. Et puisque cela est refoulé dans le silence du texte, la première aporie est évitée. Jésus s’est donc rendu chez lui avec les anciens. Lorsqu’il se trouve non loin de la maison, le centurion envoie des amis pour lui dire qu’il n’est pas digne de le recevoir, et qu’agissant sous le pouvoir de Dieu, il peut guérir par sa seule parole. Pourquoi n’en a-t-il pas chargé les anciens ? Sans doute parce qu’il avait de Jésus une image commune à chacun : un guérisseur sous le pouvoir de Dieu. Mais, à la réflexion, il prit conscience de s’être comporté avec Jésus comme un chef militaire à l’égard de ses subordonnés, alors que Jésus seul pouvait ordonner aux esprits du malade. Son humilité était donc sincère, et lui imposait de changer de comportement. Ici encore, aucun désaccord : Jésus a fait l’éloge de sa foi et est reparti en silence. Et cependant, il a dû prononcer la parole de guérison demandée par le centurion, puisque les amis de celui-ci, en retournant chez lui, trouvèrent le malade en parfaite santé. Par cette tournure de l’intrigue, Luc a évité aussi les deux autres apories : l’invective contre les Juifs et le doute sur l’accomplissement de la guérison par la parole de Jésus. La première n’a pas eu lieu d’être, car Luc a présenté les Juifs comme des amis du centurion et ses intercesseurs auprès de Jésus. Quant à la guérison, elle n’a été que la conséquence de l’intervention de Jésus, puisque les amis du centurion l’ont constatée dès que celui-ci a cru qu’elle s’opèrerait sur la parole de Jésus. |
t462000 : 24/07/2017