ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
Introduction |
7- Foi mythique, foi dogmatique et foi existentielle |
PROLOGUE INTRODUCTION - La narration des évangiles - Documents d’histoire ? - Processus phénoméno- logique de la foi - Jésus comme Christ - Les évangiles entre raison et foi - Les évangiles comme anti-histoire - Fois - La foi mythique - La foi dogmatique - La foi existentielle - Approche historique de Jésus - Recherche historique sur Judas REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La foi dogmatiqueLa foi est dogmatique lorsqu’on considère ses énoncés comme des propositions de vérité plus certaines que celles de la raison, parce qu’attestées par l’autorité de Dieu, qui ne peut pas se tromper. Mais comment être sûrs que Dieu a parlé, quand son existence même fait problème ? Par le miracle. Ce mot qui exprime l’étonnement désigne dans tous les systèmes de foi le phénomène qui transcende les lois de la nature comme les principes de la raison. La croyance en l’existence de ces phénomènes suppose un ordre « surnaturel » de l’être au-delà de l’expérience et de la raison. Le miracle est au surnaturel ce que l’expérience et l’argumentation sont aux vérités de la raison. Il joue, en effet, le rôle d’une preuve négative, qui atteste l’intervention divine dans un phénomène en argumentant à partir de l’impossibilité de le comprendre rationnellement à travers les lois de la nature. Dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, toute manifestation divine se trouve attestée par des miracles. Au Sinaï, la proclamation de la Loi a été accompagnée de phénomènes miraculeux, comme le tonnerre, la foudre et le tremblement de terre. Les prophètes ont témoigné de la vérité de leurs oracles par leur caractère prophétique. Enfin, Jésus a manifesté qu’il était le Christ en naissant, mourant et ressuscitant comme le « Christ des Écritures ». Néanmoins, une question se pose : le miracle existe-il ? Pour être miraculeux – avons-nous dit – un phénomène devrait transcender les lois de la nature et les principes épistémologiques de la raison. Mais cela est impossible, car si l’homme connaît certaines lois de la nature, il ne les appréhende pas toutes, et surtout il en ignore la raison. Des phénomènes peuvent donc outrepasser les limites de la connaissance que l’homme possède actuellement de la nature, mais non celles de la nature elle-même. On ne peut jamais affirmer qu’un phénomène outrepasse ses lois, le miracle n’existe donc pas. Ce qu’on appelle « miracle » est un phénomène codé par la foi elle-même pour sa propre argumentation rationnelle, afin de la rendre crédible comme parole de vérité. Mais ce n’est qu’un signe et non une argumentation. Les énoncés de foi peuvent être rangés parmi les « dogmes », c’est à dire, au sens grec du mot, d’arrêts, d’ordonnances qui ont un impact d’existence mais ne démontrent rien. Il est notoire que dans le culte de l’empereur, au temps de l’empire romain, le prêtre proclamait les paroles du Dieu-Seigneur comme des « dogmata », c’est à dire des ordonnances de l’empereur. La foi dogmatique implique le passage de l’existentiel à l’ontologique, de la praxis au savoir. Le dogme n’est pas un savoir au-delà des limites de la raison, mais une exigence existentielle qui impose des limites à la raison, en la maintenant dans son ignorance. Étrange prétention ! Au moment où elle prétend ouvrir la raison sur l’horizon du divin, elle creuse son propre tombeau. C’est pourquoi tout dogmaticien n’est qu’un fossoyeur.
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- Le centurion ; - La multiplication des pains ; - L’homme à la main sèche ; - Le sourd-bègue. |
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t602720 : 14/11/2017