Selon la loi, lorsqu’une jeune fille liée à un homme par un contrat de mariage, était trouvée enceinte, elle était passible de jugement. Naturellement elle avait le droit de se défendre et devait prouver qu’elle avait été violée. Si le fait s’était passé à la campagne elle était généralement acquittée, parce qu’on devait légitimement supposer qu’elle avait appelé au secours mais que personne ne l’avait entendue. Si, par contre, la rencontre s’était passée en ville, il lui était presque impossible de prouver son innocence car on présumait que, si personne ne l’avait entendue, c’est qu’elle n’avait pas appelé au secours.
   La condamnation était la plus terrible des peines prévues par la loi : elle était brûlée vive, avec naturellement son enfant de prostitution. Cette rigueur s’était un peu atténuée au temps de la naissance de Jésus, et on lapidait la femme au lieu de la brûler : les circonstances sociales de l’occupation par les Romains et les intérêts des clans avaient permis de nouvelles applications de la loi et de nouvelles possibilités de lui échapper.

   Marie fut trouvée enceinte lorsqu’elle habitait encore dans la maison de sa mère. On peut dès lors penser qu’elle fut découverte enceinte par sa propre famille et que son futur époux en fut informé avant que le scandale ne devienne public.
   Quelle a été l’attitude du futur époux ? Il aurait dû la dénoncer mais, selon le récit, il ne voulut pas avoir recours à cet extrême parce qu’il était « juste ». Nous chercherons plus loin à mieux comprendre le sens de cette parole, mais on peut déjà dire qu’il était sûr de l’innocence de la jeune-fille, mais qu’il craignait qu’elle ne puisse pas prouver son innocence. Ne voulant pas risquer la faire condamner, il ne pouvait cependant plus l’épouser, puisque l’enfant n’était pas de lui. Il avait envisagé de la renvoyer secrètement, ce qui implique qu’il laissait à la famille de Marie le soin d’occulter le fait.