Sommaire
Prologue
Introduction
Clermont-l’Hérault
Saint-Quentin
Bruay-en-Artois
Tourcoing
- Introduction
- Le protestantisme à Tourcoing
. Les origines
. L’extension
. 1949-1959
. Sociologie de la paroisse
. Une paroisse sous- développée
. Rassembler et fortifier
- Communauté vivante
- Sensibilisations
- Parole d’utopie
- L’impasse
- Recherche de structures nouvelles
- Expériences nouvelles
- Vers la crise
La crise
Épilogue
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Une paroisse sous-développée
L’ancienne « Fraternité » de la Société chrétienne du Nord, qui eut sa belle époque à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècles, était devenue en 1949 une paroisse « synodale », ce qui devait attester que ce poste d’évangélisation, jusqu’alors « dépendant » et « mineur » spirituellement et matériellement, avait acquis sa « majorité » dans la structure « presbytérienne-synodale » de l’Église réformée de France.
Mais pour y atteindre, trois critères devaient l’évaluer : le premier tenait à l’assise humaine (un minimum de quatre-cents membres était requis), le deuxième à la majorité « spirituelle », très difficile à préciser, sinon à l’aide de marques de fidélité concrètes, telles que l’assiduité de ses membres au culte et aux activités de la paroisse et le témoignage rendu par chacun, enfin le troisième était lié à des conditions financières minimales, définies par le synode de la région, et qui retenaient le « don régulier » des membres comme le signe tangible de la fermeté de la foi de chacun.
Comment, en 1949, la « Fraternité » de Tourcoing, dépendant de la Société chrétienne du Nord, avait-elle traversé l’épreuve de ces critères de « synodalisation » ? À entendre le pasteur Georges Richard-Molard, alors installé à Tourcoing et artisan de la synodalisation du poste d’évangélisation, le doute peut être permis.
En effet, au minimum requis de quatre-cents membres, il en manquait alors trente-quatre ! La majorité « spirituelle » ne semblait guère atteinte, non plus. « Sur cette seconde question – dit le pasteur – c’est encore, c’est uniquement, un engagement, ou plutôt un réengagement personnel que Jésus nous demande en ce jour pour l’amour de son nom » ! Quant aux conditions susceptibles de donner à ce poste une « autonomie financière » dans la solidarité des paroissiens de la région du Nord, là encore le pasteur Richard-Molard demeure dans l’imprécision et s’en tient à une prédication sur le don !
C’est pourquoi cette « synodalisation » (qui était dans l’air de l’époque) de la Fraternité de Tourcoing a été alors, nous semble-t-il, prématurée et lourde de conséquences pour l’avenir de cette petite Église qui a toujours eu beaucoup de mal à assumer sa « majorité » dans les structures traditionnelles de l’Église réformée de France. Un seul chiffre en témoigne : les trois-cent-soixante-six membres de 1949 n’étaient plus que deux-cents quand nous nous sommes installés à l’automne 1960 !
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