ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Le roman inachevé d’un utopiste





La crise
(juin 1967 – juin 1968)


Sommaire

Prologue

Introduction

Clermont-l’Hérault

Saint-Quentin

Bruay-en-Artois

Tourcoing

La crise
- Introduction
- Changer...
- Les Centres régionaux
- Le Centre du Nord
- Faire front
- Aux limites
- Double jeu
- Visite d’Albert Gaillard
- Interventions en soutien
- La réunion de Palaiseau
- Le synode de Royan
- La dernière proposition
- Contrepoint

Épilogue




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Les centres régionaux de recherche


   Les Centres régionaux de recherche devaient, en ce temps-là, rendre plus sensible et plus aigüe cette tentation impérieuse pour les autorités de l’Élise réformée de contrôler la recherche et le dialogue jusqu’à provoquer avec certains d’entre eux une crise majeure et la rupture, ce qui advint en 1968 avec le Centre du Nord.

   Mais pourquoi des Centres régionaux de recher­che ?
   La fin de la seconde guerre mondiale avait révélé une cassure à l’intérieur de la personnalité du chré­tien entre sa responsabilité sociale et sa conscience évangélique, particulièrement en Allemagne à la suite du nazisme. Ayant reçu le baptême et participant au culte et à la communion, un grand nombre d’Allemands s’affirmaient « chrétiens », tout en coopérant en toute bonne conscience avec le régime nazi. Aussi, dès la fin de la guerre, les Académies évangéliques virent le jour en Alle­magne, afin de mettre un terme à cette situation tragique des chrétiens et de reconstituer en eux-mêmes cette unité déchirée pour une insertion sociale plus cohérente dans tous les domaines de leur vie, familiale, professionnelle, économique et politique. En France, les Centres de recherche et de rencontre ont aussi été créés, à l’origine, dans la perspective des Académies évangéliques alleman­des. Ils s’implantèrent en Alsace (au Lieb­frauenberg, Storkenshon), dans le Doubs (à Glay), à Villemétrie dans la région parisienne, dans le Nord (au Nouvion-en-Thiérache d’abord, puis à Lille), dans l’Ouest (à Celles-sur-Belle) et dans le Midi (à Marseille et Montpellier).
   Le développement de ces Centres, particulier à chacun, a été cependant lié étroitement à l’évolution des tensions entre l’Église et le monde. Constitués primitivement pour le service des Églises protes­tantes, ils se sont définis comme des ponts entre les Églises et les institutions du monde, comme des laboratoires d’expériences où des équipes d’hommes et de femmes, croyants et incroyants, cherchaient à favoriser le dialogue entre l’Église et le monde. D’abord liés aux orientations du « Département des laïcs » du Conseil œcuménique des Églises, les Centres français ont circonscrit leur action au témoignage dans et par la profession. Puis les assemblées du protestantisme français de Mont­béliard en 1960 et d’Aix-en-Provence en 1963 leur donnèrent une réalité institutionnelle, en particulier à travers l’existence du « Département » de la Fédération protestante de France dénommé « Mouvement d’études et de recherches ».
   Toutefois les Centres régionaux de recherche connurent toujours une situation ambigüe. Le synode national de 1967 devait constater qu’ils prenaient deux orientations distinctes : une pers­pective intégrative, « ils sont là pour la formation des laïcs en vue d’un meilleur travail paroissial, consistorial… », ou d’ouverture : « ils doivent être uniquement utilisés pour faire réfléchir, dans une zone donnée, un certain nombre de personnes, croyants ou non-croyants, sur toutes sortes de problèmes d’aujourd’hui ».



1992




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tc440200 : 01/08/2019