ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les poèmes d’amour
de  Dante  Alighieri




Les soixante belles de Florence :

la Garisenda




Rime LI

  Non mi poriano già mai fare ammenda

del lor gran fallo gli occhi mei sed elli
non s’accecasser, poi la Garisenda
torre mirazo co’ risguardi belli,


  e non conobber quella (mal lor prenda !)
ch’è la maggior de la qual si favelli :
però ciascun di lor voi che m’intenda

che già mai pace non farò con elli ;

  poi tanto furo, che ciò che sentire

doveano a ragion senza veduta,
non conobber vedendo ; onde dolenti

  son li miei spiriti per lo lor fallire,
e dico ben, se ’l voler non mi muta,
ch’eo stesso li uccidrò que’ scanoscenti !

  Jamais mes yeux ne pourraient faire amende
De leur faute, sinon en s’aveuglant,
Puisqu’ils mirèrent la tour Garisende
Aux beaux créneaux, mais ne connurent
autant  

  Celle (que le malheur sur eux descende)
Qui est majeure et dont on parle tant :
Je veux que chacun d’eux mon vœu entende :
Je ne fais paix à aucun moment !

  Ce qu’ils auraient dû pressentir sans faute,
Même sans s’approcher d’elle et la voir,
Ne l’ont pas reconnue en la voyant.

  Tous mes esprits regrettent leur faute :
Je dis, si je ne change en mon vouloir,
Que moi-même je tue ces inconscients !


Sommaire
Avertissement au lecteur
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Premiers vers

Introduction

Aux fidèles d’Amour

Les soixante belles de Florence
- Pour une jeune-fille
   morte
- Femme, amour et
   poésie
- Lisette
- Fleurette
- Violette
- La Garisenda
- Nella
- La gentille dame
   lumière
- Pour la mort d'une
   jeune-fille

Béatrice, dame du secret d’Amour

La dame gentille

Béatrice refuse de saluer Dante

De l’amour à la louange

Lamentations sur la maladie de Béatrice

Mort et glorification

La dame gentille

La Pargoletta

Le refus de la dame gentille

La dame-pierre



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   Dante se trouve à Bologne. Il reproche à ses yeux d’avoir bien vu la Garisenda, mais pas l’autre tour, qui est plus grande.
   Ce reproche serait incompréhensible, si le pronom « autre » ne signifiait pas la tour mais une femme. Dès lors le sonnet se laisse comprendre dans le sens que Dante était allé à Bologne pour des affaires autres que les questions d’amour et de poésie, et qu’il a négligé ou n’a pas eu le temps de parler d’amour avec les Bolognaises : aller à Bologne sans s’occuper de ses femmes et de leur beauté serait comme d’avoir vu une tour, mais pas l’autre, la plus haute, la plus belle. Hommage à la beauté des Bolognaises qui, dans ce sonnet, rendent leur cité plus célèbre par leur beauté que par ses deux tours.
   Peut-être aussi hommage indirect au dolce stil novo de la poésie, qui est né précisément à Bologne avec Guido Guinizelli et son poème Al cor gentil rempaira sempre amore. Ainsi Bologne serait ne serait pas célèbre seulement par son droit, mais aussi par sa poésie.



c 1977




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