ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLes poèmes d’amour
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Les soixante belles de Florence :Nella |
Rime LXXIII A Forese |
Chi udisse tossir la mal fatata moglie di Bicci vocato Forese, potrebbe dir ch’ell’ha forse vernata ove si fa ’l cristallo in quell paese. Di mezzo agosto la truovi infreddata ; or sappi che de’ far d’ogni altro mese ! E non le val perché dorma calzata, Merzé del copertoio c’ha cortonese. La tosse, ’l freddo e l’altra mala voglia no l’addovien per omor ch’abbia vecchi ma per difetto ch’ella sente al nido. Piange la madre, c’ha più d’una doglia, dicendo : « Lassa, che per fichi secchi messa l’avre’ ’n casa del conte Guido ! ». |
Celui qui bien entend tousser l’infortunée Femme de Bicci, appelé Forèse, Pourrait dire qu’elle a presque hiberné Là où mord le cristal, en terre anglaise. Au milieu d’août, tu la trouves enrhumée En tous les mois elle sent ce malaise. Il ne lui suffit pas d’être chaussée Au lit, sous couverture cortenaise ! La toux, le froid et bien d’autres malheurs Ne viennent pas d’une humeur qui s’assèche Mais par défaut qu’elle sent dans son nid. Sa mère pleure par grande douleur Et dit : « Hélas ! pour quelques figues sèches Je l’aurais mise chez le comte Guy ». |
Divine Comédie Purgatoire XXIII, 85-93 |
Sommaire Avertissement au lecteur Capoversi Premiers vers Introduction Aux fidèles d’Amour Les soixante belles de Florence - Pour une jeune-fille morte - Femme, amour et poésie - Lisette - Fleurette - Violette - La Garisenda - Nella - La gentille dame lumière - Pour la mort d'une jeune-fille Béatrice, dame du secret d’Amour La dame gentille Béatrice refuse de saluer Dante De l’amour à la louange Lamentations sur la maladie de Béatrice Mort et glorification La dame gentille La Pargoletta Le refus de la dame gentille La dame-pierre . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Ce sonnet fait partie de la tenson du poète avec Forèse, qu’il connaissait bien, étant de sa parenté… mais ils ne s’épargnent pas dans leur tenson, qui souvent passe les limites de la décence pour tomber dans la vulgarité et l’offense. L’art de la rime, sinon la poésie, les sauve. Dans ce sonnet, Dante enfonce son dard dans la vie privée de Forèse qui, gourmand et aimant la bonne chair et la gaie compagnie, néglige sa femme, Nella. Mais en critiquant Forèse, Dante outrage sa femme en révélant publiquement sa souffrance d’épouse négligée et en la tournant en ridicule. Sans aucun doute, il est aussi cruel et lâche envers Nella qu’il est dur et impitoyable envers Forèse. Mais il ne faut pas oublier que les joutes poétiques permettaient souvent aux poètes de se révéler en tant qu’hommes. Dante a profondément ressenti l’offense faite à Nella, d’autant plus qu’il l’aimait et l’admirait pour sa vertu et sa souffrance silencieuse. Il y remédiera à sa façon, comme un grand, en rendant Nella immortelle comme personnage de la Divine comédie. Il se réconciliera aussi avec Forèse : au purgatoire, il le rencontre dans le giron des âmes punies par gourmandise. Dante ne voit alors plus en lui l’adversaire qu’il avait combattu dans ses tensons, mais un ami déjà virtuellement sauvé. Ils s’embrassent et il met dans sa bouche des paroles aimables, reconnaissantes, très douces à l’égard de Nella, à laquelle il attribue son salut : un autre portrait de Nella, de la femme qui n’aime pas d’amour courtois mais chrétien. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() th02070 : 11/04/2021 |