Sommaire
Prologue
La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
- Introduction
- Le champ sémantique
- Aperçu de la possession
- Psycho-philosophie
- Délire et crise de Jésus
- L’entrée dans le désert
. Introduction
. Nudité et initiation
. Nudité dans la tradition
. Nudisme de Jésus
- Résumé
Des événements au texte
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La nudité et les rites initiatiques
Le déshabillage jusqu’à la nudité faisait partie des rites d’initiation, qui comportaient l’expérience d’une nouvelle naissance en passant par la mort. Le déshabillage signifiait l’abandon de la vie historique et charnelle et le retour à la situation originelle. Il faut aussi noter que, dans les religions, la nudité n’était pas symbole de péché, mais au contraire de pureté et d’innocence. L’homme s’est habillé parce que, ayant péché, il a eu honte d’être nu, de se présenter dans la situation de dévoilement, de transparence, propre à l’homme pur : en se montrant, il montre qu’il est pécheur.
Il s’ensuit que dans les rites d’initiation, après la purification, l’homme n’avait plus honte d’être nu et si l’initié était aussitôt revêtu d’une tunique ou d’une étole, comme en Égypte ou dans le christianisme, ces habits étaient blancs pour signifier la pureté de la nudité originelle(1).
Dans les rites bacchiques, les Ménades suivaient le dieu recouvertes d’une peau de faon, quand elles étaient en public, mais dans l’intimité sacrée de leur rassemblement, loin de la vue des profanes, elles étaient nues, vivant selon la pureté retrouvée des origines. La vision que Les Bacchantes d’Euripide offre des Ménades vivant dans les bois, dans la liberté et la pureté de l’âge de la nature, n’a pas de pendant plus suggestif que le récit de la Genèse sur le paradis d’Adam(2).
La nudité était rituelle aussi à Rome, dans le culte du dieu « Faunus Lupercus ». Les luperques, en effet, faisaient nus le tour du Palatin, leur course aboutissant à la grotte où, selon la tradition mythique, Romulus et Rémus exposés avaient été allaités par la louve, retour du peuple au berceau de sa naissance(3).
Mais pourquoi chercher la signification de la nudité dans le paganisme, alors qu’elle était impliquée dans le baptême de Jean lui-même ? Que ce baptême ait amené les Israélites à revivre la traversée du Jourdain qui les conduisit du désert à la terre promise ou qu’il les ait insérés dans l’attente de la purification d’Ézéchiel, toujours est-il qu’il initiait le peuple à la pureté et à la perfection des origines.
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(1) Ap 6:11 ; 7:913. 
(2) Euripide, Les bacchantes, 496 sq.
(3) Plutarque, Rom. 21 ; Ovide, Fastes II, 381.
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