Genèse du discours du récit :
L’annonce de la trahison de Judas par le « Christ des Écritures »
Dans le psaume,
David se plaint d’être abandonné et trahi par les siens. On l’espionne, on veut sa mort, tandis qu’il gît malade et mourant sur son lit. Il souffre surtout à cause de la trahison de celui qu’il aime au-dessus des autres, auquel il a confié son cœur et ouvert sa maison, l’ami qui mange le pain à sa table. Qui s’exprime dans ce psaume ?
David, sans doute ! Mais puisque celui-ci est la « figure » du
Christ, c’est le «
Christ des Écritures » lui-même qui révèle son angoisse devant l’abandon des siens et la trahison de son ami.
Croyant que tout ce que l’Écriture annonçait du
Christ était accompli par
Jésus, les
apôtres trouvèrent dans ce psaume une page de la vie de «
Jésus-Christ » qu’ils avaient conscience d’avoir occultée.
«
L’ami qui mange le pain à sa table » ! Ils se rappelèrent la cène de Pâque, où ils se trouvaient tous réunis autour de lui. Ils se souvinrent des allusions de
Jésus à la probable dénonciation de son refuge au
Sanhédrin, par lucre ou par bonne conscience. Voir leur maître donner du pain trempé à
Judas frappa leur esprit. Le pain trempé dans sa coupe, à
Judas ! Mais oui ! C’était donner le « signe du traître » indiqué par l’Écriture : l’ami qui mangeait son pain à sa table.
Judas, n’était-il pas le « compagnon » de
Jésus ?
C’était bien lui qui avait «
levé le talon contre lui », agissant par traîtrise quand, simulant d’acheter des provisions pour la fête, il s’était rendu chez les
Grands-prêtres pour le trahir. Mais
Jésus l’avait démasqué, en lui disant d’accomplir prestement son méfait. Combien ils avaient été «
sans intelligence et lents à croire dans leur cœur ce que les prophètes disaient de lui » (
Lc 24:25) et à ne pas comprendre les signes (
Jn 13:28). Maintenant leur esprit s’était ouvert grâce à
Jésus, présent en esprit, dont la parole réitérait l’annonce du «
Christ des Écritures ». Mais leur croyance dépassait cette expérience intérieure de la foi, parce qu’ils avaient cru que
Jésus se l’était appropriée de son vivant. Alors, mensonge ou illusion ?