ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Judas




I- Regard critique sur les évangiles




4- À Gethsémani : l’attente et la venue de Judas



PROLOGUE

INTRODUCTION

REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES
- L’annonce de la trahison
- Le contexte historique
- Les fêtes de la Pâque
- Gethsémani
  - Sens christologique du récit
  - Critique du discours
  - Analyse du récit
    . Le Gethsémani
    . Le chemin du Gethsémani
    . Veille et attente
    . Fin de l’attente
  - La venue de Judas
- Le récit de la trahison
- La trahison simulée
- L’arrestation de Jésus
- Troisième rencontre
- Jésus, entre prophétie et
   politique

- La mort de Judas

DU JUDAS DE L’HIS­TOIRE AU JUDAS DES RÉCITS

ÉPILOGUE

ANNEXES


. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Analyse du récit :
Sur le chemin du Gethsémani


   Connaissant les lieux ainsi que la nouvelle mission prophétique de Jésus, nous posons la question : pourquoi Jésus s’est-il rendu au mont des Oliviers ? On ne peut pas simplement répondre avec Luc qu’il s’y serait rendu « selon sa coutume » (Lc 22:39), comme pour rentrer chez lui et se reposer puisque, une fois parvenu, il ne se reposa pas et demanda à ses disciples de veiller.
   On ne peut pas affirmer non plus qu’il s’y rendait pour attendre le retour de Judas qui devait le trahir, car cette affirmation concerne le « Christ des Écritures » et non le « Jésus de l’histoire ». Il reste ainsi à élucider ses intentions lors de sa venue à Jérusalem et à observer son comportement au moment de la Pâque.

   Sans doute, Jésus a-t-il célébré la Pâque selon la signification rituelle, mais surtout il l’a actualisée dans sa propre existence. Il se trouvait dans une situation analogue à celle du peuple d’Israël lors de l’institution de cette fête. En effet, ce dernier se trouvait alors retenu en esclavage, sans pouvoir se mettre en route vers la terre promise. De même, Jésus ne pouvait pas quitter le pays sans risquer d’être arrêté. Le partage du pain azyme et le lavement des pieds, qui rappelaient la fuite du peuple d’Égypte et sa marche vers la terre promise, devinrent pour Jésus l’impératif qui lui commandait de fuir pour se mettre en route vers les Gentils.
   Ceci nous laisse penser qu’il avait pu mener à terme les pourparlers avec les Grecs, afin de les rencontrer à Gethsémani cette nuit-là, veille de la Pâque. Situé entre Jérusalem et Jéricho, le mont des Oliviers était le lieu idéal pour s’échapper vers le désert, ou pour se diriger vers des pays étrangers. Pensait-il refaire le chemin de Jonas vers Jaffa et, de là, à Tarsis, pays peut-être de ces Juifs qui devenaient ses guides ? (Jon 1:3). Mais s’il est impossible de connaître l’itinéraire qu’il avait prévu, on peut imaginer qu’il dût penser à Jonas, au nom duquel il s’était engagé à donner le signe de son prophétisme.

   Il sortit de la chambre-haute, chantant probablement le psaume 114 « Quand Israël sortit d’Égypte » avec ses disciples. Mais il ne pouvait pas encore en partager la joie.
   Le psalmiste y évoque la joie du peuple en marche, laissant s’éloigner derrière lui la mer, les montagnes et les collines ; Jésus avait la conscience, lui aussi, d’être en marche, même s’il fuyait la police qui cherchait à l’arrêter. Les collines, les montagnes, le Cédron l’encerclaient encore, mais ils lui offraient aussi des sentiers et des lieux secrets pour échapper aux embûches et s’enfuir dans le désert, ou même pour cheminer de Jéricho vers la terre promise à son Évangile.



juillet 1987




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t613320 : 28/11/2017