ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
I- Regard critique sur les évangiles |
6- De la trahison simulée à la trahison par méprise |
PROLOGUE INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES - L’annonce de la trahison - Le contexte historique - Les fêtes de la Pâque - Gethsémani - Le récit de la trahison - La trahison simulée - L’hypothèse - Jésus dans l’impasse - Présomption d’une trahison simulée - La trahison simulée, moyen de défense - Rencontre de Judas avec les grands-prêtres - Deuxième rencontre - L’arrestation de Jésus - Troisième rencontre - Jésus, entre prophétie et politique - La mort de Judas DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
L’hypothèse d’une trahison simuléeRevenons à l’information que la concordance des synoptiques met en évidence. Judas se rendit auprès des grands-prêtres, les assurant de pouvoir leur livrer Jésus au moment le plus opportun pour éviter une émeute populaire. Les grands-prêtres le prirent au sérieux, lui promettant de l’argent et de se mettre d’accord avec lui sur les modalités de l’arrestation de Jésus, Judas s’engageant donc à venir les retrouver. Au premier abord, il sera tentant de contester la vérité de ce texte, car l’analyse effectuée sur les autres récits donne à penser que Judas n’a pas agi par traîtrise, mais plutôt pour sauver Jésus. On pourrait donc estimer que le récit ne correspond pas à la réalité, qu’il aurait été écrit plutôt pour valider la thèse de la trahison que pour informer sur le fait. Souvent dans les évangiles, par exemple dans les récits de miracles de Jésus, les écrivains transforment en prodige un fait qui ne l’est pas, pour la raison qu’ils ont trouvé ce prodige dans le « Christ des Écritures » auquel Jésus devait se conformer. Or, il est notoire que la croyance à la trahison de Judas se réfère à un a priori de foi, selon lequel le Christ devait être livré aux mains des pécheurs. Toutefois une réflexion plus attentive conduit à penser que le texte n’est pas un faux. En effet les passages bibliques, tel le Psaume 41 dont les évangélistes se sont inspirés pour affirmer la trahison de Judas, présentent une signification messianique « faible », c’est à dire qu’ils ne peuvent être attribués à une personne historique que si celle-ci en présente les signes. Concernant la rencontre de Judas et des grands-prêtres, cette signification peut être vraie quant au fait, mais non quant à son interprétation comme trahison. Judas se serait rendu auprès des grands-prêtres et se serait engagé à dénoncer son maître, non pour le trahir, mais pour lui permettre d’échapper à l’arrestation. Il s’agirait donc d’une ruse, d’une trahison simulée. On notera, en effet que, dans la rencontre avec les grands-prêtres, Judas a promis de livrer Jésus, mais qu’il ne l’a pas fait. Il s’y est engagé pour rester le maître du moment et du lieu de l’arrestation. L’occasion propice recherchée ne leur était pas favorable, mais l’était pour Jésus. Il s’agissait d’un artifice, d’une ruse, pour échapper à la ruse policière du Sanhédrin. |
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t615100 : 03/12/2017