ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
I- Regard critique sur les évangiles |
6- De la trahison simulée à la trahison par méprise |
PROLOGUE INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES - L’annonce de la trahison - Le contexte historique - Les fêtes de la Pâque - Gethsémani - Le récit de la trahison - La trahison simulée - L’hypothèse - Jésus dans l’impasse - Présomption d’une trahison simulée - La trahison simulée, moyen de défense - Rencontre de Judas avec les grands-prêtres - Deuxième rencontre - L’arrestation de Jésus - Troisième rencontre - Jésus, entre prophétie et politique - La mort de Judas DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La première rencontre de Judas comme « traître » avec les Grands-prêtresLe simulacre de trahison était pour Jésus l’unique moyen d’échapper aux poursuites et de quitter le pays. Or, si le récit des synoptiques concernant l’envoi de Judas auprès des Grands-prêtres peut s’interpréter comme une trahison feinte, il est légitime de supposer que Judas se soit véritablement laissé entraîner à trahir, alors que ce n’était qu’une simulation. Essayons de comprendre comment. Judas s’est présenté aux Grands-prêtres comme délateur en sa qualité de disciple de Jésus, c’est à dire en se présentant à eux comme quelqu’un qui le connaissait bien et savait où il se cachait. Les grands-prêtres, dit Marc, « en l’écoutant se réjouirent et promirent de lui donner de l’argent » (Mc 14:11). Mais Judas n’avait rien demandé, sinon il aurait compromis sa crédibilité. Par contre, il a dû insister sur les divergences qui l’opposaient à son maître, divergences qui le rapprochaient d’eux concernant le jugement qu’ils portaient sur Jésus. On ne peut pas aller jusqu’à trahir un maître pour de l’argent, mais par motif de conscience. Probablement, Judas dut-il insister sur « le scandale » qui le troublait, lui-même comme les autres disciples, que Jésus s’était révélé un faux prophète, qui n’accomplissait jamais ce qu’il disait (Celse). Toutefois, il ne le trahissait pas, mais il s’engageait à trouver « l’occasion de le livrer au bon moment ». Sans doute s’était-il plié aux exigences des Grands-prêtres pour rechercher l’opportunité de l’arrestation dans les délais par eux établis, mais pour devenir arbitre de la situation : Jésus aurait pu profiter de ce délai pour célébrer la Pâque par anticipation et quitter, sans crainte, le pays avec les nouveaux disciples grecs. Lorsque Judas retournerait auprès des grands-prêtres pour les avertir du moment propice, Jésus serait déjà parti. Judas ne pouvait pas ignorer qu’il s’exposait ainsi à une terrible vengeance, mais il n’était pas dépourvu d’arguments : il pourrait s’enfuir lui-même, ou alléguer que Jésus s’était, par ruse, enfui à son insu. Certes, Judas risquait sa vie, mais il assumait ce risque avec la pleine conscience d’être le « compagnon » de Jésus. |
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t615500 : 03/12/2017