ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
I- Regard critique sur les évangiles |
6- De la trahison simulée à la trahison par méprise |
PROLOGUE INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES - L’annonce de la trahison - Le contexte historique - Les fêtes de la Pâque - Gethsémani - Le récit de la trahison - La trahison simulée - L’hypothèse - Jésus dans l’impasse - Présomption d’une trahison simulée - La trahison simulée, moyen de défense - Rencontre de Judas avec les grands-prêtres - Deuxième rencontre - L’arrestation de Jésus - Troisième rencontre - Jésus, entre prophétie et politique - La mort de Judas DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La trahison simulée comme moyen de défenseIl pourra paraître blasphématoire aux croyants que Jésus ait pu conseiller à l’un de ses disciples de le trahir pour se libérer, alors que, comme Christ, il est venu dans le monde pour sauver les hommes par sa mort. Mais il faut se rappeler qu’il s’agit ici du « Jésus de l’histoire » et non de « Jésus-Christ ». Il est peut-être regrettable également d’attribuer à Jésus, même considéré comme un simple prophète, une ruse, indigne d’une conscience morale et seulement pratiquée au cours des guerres et des luttes politiques. De plus, Jésus aurait commis un acte contraire à l’éthique chrétienne ! C’est oublier que Jésus n’était pas un « chrétien », mais un juif qui, même prophète d’un évangile, relevait des catégories éthiques de la Thora. Si le pécheur ne se convertit pas, il demeure sous la malédiction de la Loi, qui devient pour lui un système opératoire de mal, en opposition aux bénédictions. Dans la punition des péchés ou pour s’en libérer, la Thora emploie des moyens qui renvoient sur le pécheur le mal commis par le péché. Voulant être informé de l’intrigue que le Sanhédrin tramait contre lui et échapper ainsi à son arrestation, Jésus ne pouvait trouver meilleur exemple que celui du roi David. Surpris par la révolte de son fils Absalom, le roi s’était enfui avec sa cour et des gens du peuple vers le désert, en traversant le Mont des Oliviers « en pleurant, la tête couverte et pieds nus » (2 S 15:30). Parvenu au sommet de la colline, il avait rencontré Hushaï, l’Arkien, son « compagnon ». Il s’était réjoui de le voir, car il était resté fidèle à son lien de « compagnonnage », alors qu’Ahitophel, son conseiller, l’avait trahi pour se lier à son Fils (2 S 15:37 ; 1 Ch 27:33). Hushaï souhaitait rester auprès de lui, mais David lui fit ce discours : « Si tu viens avec moi tu me seras à charge. Au contraire, tu anéantiras en ma faveur les conseils d’Ahitophel, si tu retournes à la ville et que tu dises à Absalom : Ô Roi, je serai ton serviteur. Je fus autrefois serviteur de ton père, mais je suis maintenant ton serviteur » (2 S 15:33-34). Hushaï fit ainsi, et il put renseigner le roi sur les intrigues de son fils et le prévenir contre les conseils d’Ahitophel. Et il parvint à engager Absalom au désert contre son père dans une bataille où il trouva la mort (2 S 18:9-15). Le conseil que Jésus donna à Judas, son « compagnon » d’action et non d’armes, fut analogue à celui de David, ce qui pourrait s’exprimer ainsi : « Vas chez les grands-prêtres, et dis leur que tu étais jusqu’ici mon compagnon et que tu veux maintenant te mettre à leur service en me livrant. » Judas, comme Hushaï, accepta de jouer ce rôle, au péril de sa réputation et de sa vie. |
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t615400 : 03/12/2017