ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Autobiographie








Iaiou

Le petit jardin



P. Danet : Magnum dictionarium latinum et gallicum, MDXCI 



EN SARDAIGNE :

Dans un jardin en Éden

La grammaire latine

Iaiou
- Iaiou
- Le petit jardin
- La glace à la crème
- Le fruit défendu
- Avec Iaiou
- Rina
- Mon péché
- Le Père dominicain
- La mort de Iaiou

Œil de bœuf

De jardin en cimetière

Le sacrifice de ma mère

Enfant de chœur

Homo homini lupus

Revendication et pardon

La confession des péchés

Dans la contradiction
d’une crise


Le Père Olivi, à son retour


LE DÉPART



L’ITALIE



PUIS LA FRANCE



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ers six ans, j’avais voulu garnir de plantes un par­terre fleuri non loin de la maison pour avoir un petit jardin à moi. J’y avais mis beaucoup de petites plan­tes, prises dans le grand jardin : un rosier, quelques girofles, des violettes, un géranium, une branche de jasmin bien protégé par une canne, un lis. Je n’avais pas voulu de chrysanthèmes, parce que je les consi­dérais comme étant des fleurs pour les morts.
    Il m’est venu à l’esprit de sculpter le buste de « Iaiou ». En effet, le petit jardin se trouvait ren­fer­mé d’un côté par un mur de roche tendre, qui pou­vait être facilement gravée. J’ai cherché alors un gros clou, que j’ai transformé en burin en le battant à la base avec un marteau, et j’ai commencé à relever le visage du grand-père sur cette roche tufière. « En­nio, que fais-tu sur ce mur ? » me demanda maman. « Tu ne vois pas, maman ? J’y sculpte le visage de Iaiou. » Elle se met à rire ! Moi, je continue sérieu­se­ment mon travail toute la journée. Je parvins à reconnaître que c’était lui par la barbe que je lui avais mise ! Je me disais : « Iaiou protègera mon pe­tit jardin par son regard ! »
    Tout le monde dans la maison a respecté ma sculpture, quoiqu’en riant ! Moi, j’en étais heureux. Et « Iaiou » ? Je ne lui ai jamais dit. Il savait seule­ment que j’avais fait le petit jardin, et comprit bien que je me considérais comme étranger au grand, au sien. J’y allais tous les jours, mais en restant con­scient qu’il n’était pas tout à fait à moi : j’en étais l’hôte, dans le respect des plantes et des arbres com­me de choses lui appartenant.



Rédigé de 2009 à 2012




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t502320 : 27/11/2020