EN SARDAIGNE :
Dans un jardin en Éden
La grammaire latine
Iaiou
- Iaiou
- Le petit jardin
- La glace à la crème
- Le fruit défendu
- Avec Iaiou
- Rina
- Mon péché
- Le Père dominicain
- La mort de Iaiou
Œil de bœuf
De jardin en cimetière
Le sacrifice de ma mère
Enfant de chœur
Homo homini lupus
Revendication et pardon
La confession des péchés
Dans la contradiction d’une crise
Le Père Olivi, à son retour
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on grand-père aussi ne manqua pas de mettre en évidence son changement à mon égard. Il me dit un jour : « Ennio, mon jardin est à toi et tu peux aller partout : monter sur tous les arbres, cueillir les fruits que tu veux. Tu dois seulement t’abstenir de cueillir des fruits dans le petit poirier qui est au milieu du jardin. Il faut attendre encore un an. » « Mais, Iaiou, aucun problème : je ne le toucherai pas ! »
Un jour, je racontais cela à Zia Erneste, une des sœurs de mon père, qui habitait avec nous. Elle nous aimait beaucoup et, pratiquant la religion mieux que tout autre dans la maison, elle saisissait toute occasion pour nous la faire connaître. J’ajouterai que, couturière, elle pourvoyait à notre habillement, en tirant des vieux vêtements des adultes des nouveaux pour les jeunes, travail vraiment providentiel pour la famille.
À cette nouvelle, tante Erneste resta stupéfaite. Elle me dit : « Ennio, ne sais-tu pas que Iaiou t’a dit la même chose que Dieu à Adam ? Il l’a mis dans le jardin de délices et l’a laissé libre de manger tous les fruits des arbres, excepté ceux de " l’arbre de la connaissance du bien et du mal ". Or Adam a mangé des fruits de l’arbre du bien et du mal, et Dieu l’a chassé du jardin. Il faut que tu fasses attention, car puisque le grand-père t’a dit les mêmes paroles que Dieu à Adam, si tu manges des fruits du poirier tu seras chassé du jardin par lui, comme Adam du paradis par Dieu. »
« Ah ! Non, tante, je ne toucherai pas les poires de l’arbre de Iaiou », lui ai-je répondu.
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