EN SARDAIGNE :
Dans un jardin en Éden
La grammaire latine
Iaiou
- Iaiou
- Le petit jardin
- La glace à la crème
- Le fruit défendu
- Avec Iaiou
- Rina
- Mon péché
- Le Père dominicain
- La mort de Iaiou
Œil de bœuf
De jardin en cimetière
Le sacrifice de ma mère
Enfant de chœur
Homo homini lupus
Revendication et pardon
La confession des péchés
Dans la contradiction d’une crise
Le Père Olivi, à son retour
............................................
|
our moi, ce danger n’existait donc pas. Je me retrouvais avec « Iaiou » tous les après-midi au retour de l’école, toujours prêt à aller lui acheter au bistrot ce dont il avait besoin : du vin, et aussi de la nourriture. Je savais par maman que le médecin lui avait conseillé de ne manger qu’une soupe le soir, mais il ne se soumettait pas à ces ordonnances. Lorsque je lui apportais ce qu’il m’avait demandé, il me disait « Ne dis rien à maman ! » Naturellement je ne disais rien, à personne. Souvent, s’il faisait beau, il restait assis à la porte de la rue, tard l’après-midi, moi blotti à ses pieds. C’est alors qu’on parlait ensemble.
Je me souviens d’un de nos dialogues. Un jour je lui dis : « Iaiou, je vais à l’Église ». « Hô ! Je le savais. Et qu’est-ce que tu y as appris ? » « Servir la Messe, la grand-messe, aussi, à trois prêtres. » « Moi aussi, j’y suis allé une fois, mais j’en suis resté horrifié. » « Et pourquoi ? » « À un moment donné, je me suis aperçu que les trois ministres étaient sans tête ! » « Ils étaient donc morts ? » « Non ! Ils vivaient et continuaient à célébrer la Messe. Extraordinaire, n’est-ce pas ? » « Mais comment est-ce possible ? » « Tu verras, Ennio ! »
Je me rappelle qu’au service de la grand-messe, je regardais de temps à temps si les trois célébrants avaient encore leur tête ! J’ai compris le sens de ces paroles plus tard, comme on le verra.
|