ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Ennio FlorisAutobiographie |
IaiouRina |
EN SARDAIGNE :Dans un jardin en ÉdenLa grammaire latine Iaiou - Iaiou - Le petit jardin - La glace à la crème - Le fruit défendu - Avec Iaiou - Rina - Mon péché - Le Père dominicain - La mort de Iaiou Œil de bœuf De jardin en cimetière Le sacrifice de ma mère Enfant de chœur Homo homini lupus Revendication et pardon La confession des péchés Dans la contradiction d’une crise Le Père Olivi, à son retour LE DÉPARTL’ITALIEPUIS LA FRANCE............................................ |
aiou, cependant, faiblissait. Il avait toujours des clients, mais il ne pouvait plus effectuer tout le travail du jardin. Il en était très triste. Par hasard, l’occasion se présenta à moi de l’amuser jusqu’aux larmes ! On avait dans la maison une cousine, Rina, une des filles d’une sœur de papa. Elle avait seize ans, je crois. C’était pour nous normal d’avoir des parents dans la maison. Or, un jour, je constate que Rina avait eu une telle peur en voyant un tableau de Saint François de Sales, qu’elle s’était enfuie précipitamment. Le saint se montrait comme un homme fort, sévère, presque sauvage, sans ombre de peur ni de compassion. Avec de grands yeux écarquillés, il fixait celui qui le regardait comme pour le scruter, lui faire des reproches, le condamner ! Moi je connaissais ce tableau, et je trouvais le saint qu’il représentait peu sympathique. Et puisque Rina en avait peur, j’en profitais pour m’amuser en la mettant en fuite, comme poursuivie par un esprit impur. Je prenais le tableau, je l’appelais et elle venait mais, à la vue du Saint, elle s’enfuyait aussitôt, et je la poursuivais, tenant le tableau à bras levés, et lui faisais faire le tour du jardin. La pauvre criait comme une folle. Voyant cela, mon grand-père arrêtait son travail, et suivait du regard la course avec une grande joie, riant comme dans un spectacle de clowns. Il était tellement content qu’il me donnait souvent vingt centimes pour faire courir Rina. La joie que mon grand-père en éprouvait, et l’exaltation pour moi de parvenir à susciter la peur et le rire en brandissant l’image d’un Saint m’empêchaient de comprendre que mon jeu était vraiment indigne. Maman m’obligea à arrêter cette tragi-comédie. Plus tard j’ai compris que, si ce n’était qu’un jeu pour moi, pour mon grand-père c’était une véritable farce montrant qu’un saint dans un tableau n’avait d’autre fonction que celle d’un spectre dans une comédie. |
t502360 : 28/11/2020