ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Autobiographie








Iaiou

Rina



Nicolle et Arnauld : La logique ou l’art de penser, 1664 



EN SARDAIGNE :

Dans un jardin en Éden

La grammaire latine

Iaiou
- Iaiou
- Le petit jardin
- La glace à la crème
- Le fruit défendu
- Avec Iaiou
- Rina
- Mon péché
- Le Père dominicain
- La mort de Iaiou

Œil de bœuf

De jardin en cimetière

Le sacrifice de ma mère

Enfant de chœur

Homo homini lupus

Revendication et pardon

La confession des péchés

Dans la contradiction
d’une crise


Le Père Olivi, à son retour


LE DÉPART



L’ITALIE



PUIS LA FRANCE



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aiou, cependant, faiblissait. Il avait toujours des cli­ents, mais il ne pouvait plus effectuer tout le travail du jardin. Il en était très triste.

    Par hasard, l’occasion se présenta à moi de l’a­mu­ser jusqu’aux larmes ! On avait dans la maison une cousine, Rina, une des filles d’une sœur de papa. Elle avait seize ans, je crois. C’était pour nous nor­mal d’avoir des parents dans la maison.
    Or, un jour, je constate que Rina avait eu une telle peur en voyant un tableau de Saint François de Sa­les, qu’elle s’était enfuie précipitamment. Le saint se montrait comme un homme fort, sévère, presque sau­va­ge, sans ombre de peur ni de compassion. Avec de grands yeux écarquillés, il fixait celui qui le regardait comme pour le scruter, lui faire des re­pro­ches, le condamner !
    Moi je connaissais ce tableau, et je trouvais le saint qu’il représentait peu sympathique. Et puisque Rina en avait peur, j’en profitais pour m’amuser en la mettant en fuite, comme poursuivie par un esprit impur. Je prenais le tableau, je l’appelais et elle ve­nait mais, à la vue du Saint, elle s’enfuyait aussitôt, et je la poursuivais, tenant le tableau à bras levés, et lui faisais faire le tour du jardin. La pauvre criait com­me une folle. Voyant cela, mon grand-père ar­rê­tait son travail, et suivait du regard la course avec une grande joie, riant comme dans un spectacle de clowns. Il était tellement content qu’il me donnait souvent vingt centimes pour faire courir Rina. La joie que mon grand-père en éprouvait, et l’exaltation pour moi de parvenir à susciter la peur et le rire en brandissant l’image d’un Saint m’empêchaient de comprendre que mon jeu était vraiment indigne.

    Maman m’obligea à arrêter cette tragi-comédie. Plus tard j’ai compris que, si ce n’était qu’un jeu pour moi, pour mon grand-père c’était une véritable farce montrant qu’un saint dans un tableau n’avait d’autre fonction que celle d’un spectre dans une co­mé­die.




Rédigé de 2009 à 2012




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t502360 : 28/11/2020