La résurrection de Lazare :
Analyse critique du récit

Allégorie de la résurrection de Jésus-Christ

   Qui est ce Lazare ? Le récit affirme qu’il est le frère bien aimé de Marthe et de Marie, deux sœurs amies de Jésus, déjà mentionnées dans l’évangile de Luc (Lc 10:38-42). Mais dans ce passage de Luc aucune allusion n’est faite à un frère nommé Lazare. Cependant, chez Jean, rien n’est dit d’autre sur lui, sinon qu’il est mort et qu’il est ressuscité. En effet, même souvent nommé et présent avant et après sa mort, il ne parle ni n’accomplit aucune action. Ressuscité, il ne tombe pas aux pieds de Jésus pour le remercier, il n’embrasse pas ses sœurs, qui ont pleuré sa mort.
   D’ailleurs Jésus lui-même, l’ayant ressuscité, ordonne qu’il soit délié et qu’on le laisse aller. Il ne ressent pas davantage le besoin de l’embrasser et de parler avec lui, et pourtant il l’aimait... Quant à ses sœurs, si elles ont pleuré sa mort, elles ne se réjouissent pas de sa résurrection. Non, ce Lazare, n’est pas un homme, mais une figure d’homme, symbole de la mort et de la résurrection.
   Alors quel est celui à qui la mort et la résurrection appartiennent en propre, comme les signes de sa personnalité ? C’est bien Jésus-Christ, qui est mort et qui est ressuscité. Lazare n’est que l’image allégorique de Jésus-Christ.

   Le récit n’est pas la narration d’un miracle mais l’allégorème de la résurrection de Jésus-Christ. Cette allégorie anticipe la vision de sa mort et de sa résurrection, sous la forme d’un événement qui en établit la crédibilité. Jean a inséré cette résurrection avant les chapitres sur la passion de Jésus, afin que le lecteur ne soit pas scandalisé par sa mort, puisqu’il sait ainsi à l’avance que Jésus est mort par la puissance même qui l’a fait sortir du tombeau.