Prophétie et révolution :
La fin tragique de Jésus

   Venant au Temple Jésus, qui avait intenté le procès du peuple contre la « mère », devint aussi objet du procès de la « mère » contre lui-même. Il s’est enfui, pour s’opposer au procès qu’il venait de subir et pour reprendre le sien en contournant l’obstacle. Nous avons suivi les différentes étapes de sa démarche. Prophète sous le signe de Jonas, il s’est décidé à quitter le pays pour préparer un nouveau plan d’action avec l’aide des Juifs de la diaspora. Etait-il encore prophète ? Sans doute, l’a-t-il cru, confiant de pouvoir en donner le signe par la conversion des Gentils. Dans cette lutte, l’aide de Judas lui fut d’une grande utilité.

   Mais à la fin, à Gethsémani, encerclé par la police du Temple envoyée par sa « mère », il eut conscience que la volonté de poursuivre son but de renouvellement de la nation, avait tué en lui le prophète.
   Il ne s’était pas borné à annoncer la parole de Dieu, il avait tenté de la réaliser par son action. Il se livra donc, afin que le prophète supprime en lui l’homme politique. Il accepta le jugement de sa « mère ». Sa longue fuite pour échapper à la malédiction de sa « mère » le conduisit à mort, à laquelle il était condamné dès sa naissance.